Telémos, le nouveau drone franco-britannique
Le projet de drone MALE (moyenne altitude longue endurance) franco-britannique sera baptisé Telémos, du nom d'un cyclope capable de prévoir l'avenir.
Telémos est un développement du drone britannique Mantis, qui vole déja (photo). Il s'agit d'un projet commun 50/50 Dassault-Aviation et BAe, l'entreprise britannique étant maître d'oeuvre. Un accord avait été signé entre les deux partenaires en mars dernier, comme nous le rapportions à l'époque. Côté français, Thalès pourrait fournir des équipements et systèmes embarqués.
Il s'agit d'un engin lourd, de la gamme des huit tonnes (le double du Reaper américain), d'environ 28 mètres d'envergure (harfang 16m), capable d'embarquer des systèmes optiques, électromagnétiques et des armements.
Le lancement de Telémos est conditionné à une décision politique, tant à Londres qu'à Paris. Mais il y a urgence, en France notamment, pour remplacer l'actuel Harfang. Les militaires plaident pour l'achat sur étagères de drone américain Reaper, sans pour l'instant avoir convaincu les politiques. Les industriels sont vent debout contre cette acquisition estimant qu'elle aspirera les (rares) crédits disponibles pour les drones.
Si le feu vert est donné cette année, les industriels assurent que les premières livraisons auront lieu dans cinq à six ans, c'est-à-dire vers 2017 et que l'ensemble du programme sera opérationnel avant la fin de la décennie. Le cout total est estimé à un milliard d'euros, à partager entre les deux pays. Soit des investissements de l'ordre de 60 millions d'euros par an jusqu'à la fin de la décennie. De quoi assurer l'existence d'une filière drone en Europe, de manière indépendante des Etats-Unis.
Ce projet s'inscrit dans le cadre de l'accord de défense entre la France et le Royaume-Uni en novembre dernier. Mardi, lors des rencontres parlementaires sur la Défense, le ministre de la Défense Gérard Longuet a vanté la coopération transmanche, renforcée par la guerre de Libye. "Il est plus facile de travailler avec les Britanniques qu'avec les Allemands" a-t-il reconnu de manière franche. Le projet, très ambitieux, d'un drone franco-germano-espagnol Talarion (Eads) semble définitivement encalminé, du fait de son prix trop élevé.
SOURCE: Secret défense