Marsouins de France et d'outre-mer Ce forum est dédié à tous les marsouins de France et d'Outre-mer, pour se retrouver, quelque soit le régiment duquel ils sont issus. Infanterie, Bigor, Cavalerie, parachutiste. et à tous nos frères d'armes. |
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| La Dernière cartouche........... | |
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Jeanlouis
Messages : 1079 Date d'inscription : 25/11/2009 Age : 54 Localisation : Grasse - Alpes Maritimes
| Sujet: Dernière cartouche...........du Colonel JAMBON Mer 14 Déc - 20:16 | |
| Sans commentaires.......... Le dernier des Pickendorf Un hussard de Raspail nous a quitté L e j e u d i 3 n o v e m b r e 2 0 1 1 , o n t e u l i e u à R I O L S ( H é r a u l t ) l e s o b s è q u e s d u c o l o n e l R o b e r t JAMBONCet officier qui avait passé quelques années dans les maquis H’mong des Hauts Plateaux s’est tiré une balle dans la tête le 27 octobre 2011 devant le monument aux morts indochinois à Dinan. Comme le commandant Denoix de Saint Marc, comme tous ceux qui ont versé leur sang pour la liberté des peuples d’Indochine, il avait mal vécu d’avoir abandonné ses compagnons de combat H’mong. Sa souffrance n’a trouvé que cet ultime exutoire pour, peut-être, dire son mépris aux grands de ce monde qui supportent sans sourciller - et dans le silence assourdissant des media - l’actuel anéantissement d’une race par un peuple voisin. Plus probablement, il a estimé que son honneur et la fidélité qu’il devait à ses hommes tombés à ses côtés exigeaient qu’il tombe à son tour et de la même manière à côté de leur mémorial. SAINT-SAMSON-SUR-RANCE Mme Odette JAMBON, son épouse ; Mme Claire SABOULARD, sa soeur ; Mme Jacqueline SORIEUL, sa belle-soeur ; ses neveux, nièces, petits-neveux et son arrière-petit-neveu ont la tristesse de faire part du décès du Colonel Robert JAMBON :
Commandeur de la Légion d'honneur Officier de l'ordre national du Mérite Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs Croix de la valeur militaire Chevalier du Million d'éléphants et du Parasol blanc Commandeur de l'Ordre national de Côte-d'Ivoire survenu le 27 octobre 2011, à l'âge de 86 ans La cérémonie religieuse sera célébrée le jeudi 3 novembre 2011, à 11 heures, en l'église de Riols, suivie de l'inhumation dans le caveau familial à Riols (Hérault). Cet avis tient lieu de faire-part et de remerciements. I l a l a i s s é d e r r i è r e l u i u n e f o r t b e l l e l e t t r e , "M a d e r n i è r e c a r t o u c h e » , q u e v o u s l i r e z p e u t - ê t r e , s i v o u s avez le temps : Pour ceux qui veulent la lire je met le lien web [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Adieu et Respect mon Colonel bon voyage avec les Oies Sauvages | |
| | | Jeanlouis
Messages : 1079 Date d'inscription : 25/11/2009 Age : 54 Localisation : Grasse - Alpes Maritimes
| Sujet: La Dernière cartouche........... Mer 14 Déc - 20:20 | |
| L'article paru Ouest France le 10.12.2011
La dernière cartouche du colonel Jambon, retraité des troupes de marine et ami des H'mongs Il y a quelques semaines, j'avais fait part dans les colonnes d'Ouest-France de la mort du "colonel Robert JAMBON, commandeur de la Légion d'honneur, officier de l'ordre national du Mérite, croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs, croix de la valeur militaire, chevalier du Million d'éléphants et du Parasol blanc, commandeur de l'Ordre national de Côte-d'Ivoire, survenue le 27 octobre 2011, à l'âge de 86 ans".
Le colonel Jambon qui s'était retiré dans les Côtes d'Armor après un belle et longue carrière dans les troupes de marine puis dans les services de renseignement, était un passionné de l'Asie et un grand défenseur des H'Mongs des Hauts-Plateaux avec lesquels il avait passé quelques années de maquis et qu'il avait toujours défendus depuis. Il s'en entretenait régulièrement avec J. R., mon collègue du service Politique, grand passionné d'histoire dont le déblog'note (cliquer ici pour accéder au site de J. R.) offre des chroniques savoureuses et des coups de gueule épiques.
Le colonel Jambon, qui n'avait cessé de dénoncer le génocide des H'mongs, s'est finalement résigné. L'expulsion, l'an dernier, de 4200 H'mongs de Thaïlande, l'a ulcéré. Et le silence autour de ce "marchandage" l'a révolté et finalement découragé. Son corps a été retrouvé devant le monument aux morts d'Indochine de Dinan (Côtes d'Armor).
Il a laissé une lettre poignante pour expliquer sa décision. C'était sa "dernière cartouche", un "acte de guerre" et non une fuite honteuse. On peut en lire l'intégralité en cliquant ici (aller aux pages 2 et 3) ou seulement les dernières lignes ci-dessous:
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| | | bruno Admin
Messages : 3962 Date d'inscription : 04/10/2009 Age : 64 Localisation : roquebrune var
| Sujet: Re: La Dernière cartouche........... Jeu 15 Déc - 22:00 | |
| Bonsoir les marsouins
Salut Jeanlouis
Un grand Marsouins le colonel Jambon, Et beaucoup de courage sur son geste
MA DERNIERE CARTOUCHE Du colonel Jambon
ULTIME COMBAT POUR UNE CAUSE ORPHELINE
Non ! Le Laos n’était pas une « colonie » comme les autres. Nous ne l’avions pas pris de force : il s’était donné à nous librement à la suite d’une sorte d’attirance réciproque nouée à l’occasion d’évènements dramatiques. « A la conquête des cœurs ! » écrivait Auguste PAVIE dont la personnalité attachante avait séduit le vieux Roi Oun KHAM qui avait placé son royaume sous la protection de la France pour échapper à la cruelle tutelle du voisin Siamois.
Non ! Les Laotiens ne sont pas un peuple comme les autres. Leur art de vivre, leur façon d’être heureux malgré, ou peut-être à cause, d’une extrême pauvreté ; leur aménité, leur nonchalance (parfois stigmatisée par leur laborieux voisin vietnamien), la bouleversante douceur de leurs femmes, la gentillesse de leurs enfants en font un peuple à part dans un monde dominé par la loi du profit. A l’exception notable de Hmong, victimes depuis 1975 d’un véritable génocide, ce ne sont pas de farouches guerriers mais ils savent, sans se plaindre, mourir au combat et ont le courage de se faire tuer en se portant au secours d’un frère d’armes. C’est ainsi que, le 17 juillet 1950 vers 14 h, près de Ban Saka, le chasseur Ba LAN, mortellement frappé à mes côtés, ne prononce qu’un mot, thièp, pour me signaler qu’il est blessé ; il s’éteint, 10 heures plus tard, sans avoir une seule fois crié sa souffrance ! Et lorsque, le 7 juillet 1954, je me débats dans la Nam Hin Boun en crue sous les tirs d’une cinquantaine de Viêts, le sergent LIENE, qui a déjà traversé la rivière, fait demi-tour et se jette à l’eau pour me secourir ; il est tué d’une balle dans la tête à quelques brasses de moi ! Et le lendemain (8 juillet), alors que, blessé, j’étais dans l’incapacité de franchir une barre calcaire de plusieurs centaines de mètres de haut pour rejoindre les miens, de braves paysans lao m’ont littéralement porté par-dessus l’obstacle, et cela au péril de leur propre existence !
Non ! Les Laotiens n’étaient pas des amis comme les autres, ceux qui vous oublient lorsque viennent les épreuves et les dangers : quand les Japonais exécutèrent leur « coup de force » du 9 mai 1945 avec une traîtrise peu en rapport avec les principes du « bushido », il y eut, en de nombreux endroits, et notamment à Thakkek, une véritable chasse à l’homme blanc. Ceux qui étaient pris étaient souvent décapités. Monsieur Henri FRAISSE, sous-préfet à Mortagne-au-Perche en 1991, se souvient : petit garçon habitant Thakkek avec ses parents, lui et sa famille ont été sauvés par des laotiens qui, au péril de leur vie, les ont emmenés, cachés et nourris jusqu’à ce que tout danger soit écarté. Et dans tout le pays, les Laotiens ont agi de même, au secours des Français menacés.
C’est dans ce contexte d’amitié partagée que la France, du temps de sa grandeur, a signé, après Dien Bien Phu dont le choix avait été dicté par le souci de protéger le Laos, trois traités garantissant la liberté et l’indépendance du Royaume du Million d’Eléphants et du Parasol Blanc. D’abord le traité de Genève de 1954 mettant fin à notre guerre d’Indochine. Ensuite, les Accords de Genève de 1962 garantissant la neutralité du Laos. Enfin le Traité de Paris de 1973 pour le respect et la reconnaissance de l’indépendance, de la souveraineté et l’intégrité territoriale du Royaume du Laos. Or, ces accords ont été violés, sans réaction notable des signataires, par la République Démocratique du Viêt Nam (devenue depuis République Socialiste du Viêt Nam) : dès le retrait précipité des Américains fin 1975, d’importantes forces armées nord-vietnamiennes ont envahi le Laos et permis aux maigres effectifs communistes lao de s’emparer du pouvoir par la force lors du « coup d’Etat » du 2 décembre 1975. Il faut savoir que les effectifs vietnamiens engagés à cette occasion ont été (officiellement) démobilisés sur place et convertis en ouvriers travaillant dans le cadre d’un projet de développement rural financé par les aides internationales. En réalité, ces aides ne font qu’entretenir une armée d’occupation vietnamienne abritée dans la Zone Spéciale Stratégique de Xay Somboun (au sud-ouest de Xieng Khouang), véritable Base de regroupement de soldats et cache d’armes lourdes (artillerie et blindés). Ces importantes forces vietnamiennes sont toujours prêtes à intervenir sans délai en cas de soulèvement populaire ou de coup d’Etat contre le gouvernement actuel, mis en place par Hanoï. C’est d’ailleurs dans cette zone qu’ont eu lieu les répressions les plus féroces contre les résistants Hmong désespérément accrochés au fameux massif du Phou BIA. En outre, il m’a été confirmé par différentes sources (dont certaines sont implantées au sein même du pseudo Gouvernement laotien), que le Viêt Nam avait procédé, depuis des années, à une massive colonisation de peuplement en installant au Laos, sur les meilleures terres, 3 millions de Vietnamiens communistes bénéficiant d’avantages exceptionnels. De surcroît, on constate une mainmise des Vietnamiens sur les différents services artisanaux (coiffeur, menuisier, épicier, boucher etc.) au détriment des Laotiens.
Lorsque, fin 1975, les Américains se sont « désengagés » du conflit vietnamien, je n’ai pas compris que le Laos allait perdre son indépendance et qu’une inhumaine dictature communiste allait lui être imposée par la force des armes. Nos gouvernants ont feint de croire qu’il s’agissait d’une affaire intérieure laotienne, ce qui les dispensait d’agir dans le cadre de nos engagements. Et lorsque le Père Jean-Marie OLLIVIER, oblat de Marie Immaculée, a voulu dénoncer, pour en avoir été témoin, cette ingérence d’une puissance étrangère dans les affaires intérieures d’un Etat indépendant, on lui a répondu… qu’on « ne voulait pas le savoir » ! J’ai d’ailleurs écrit à ce sujet un article contenant le récit détaillé du Père OLLIVIER sous le titre « Les lépreux de SOMSANOUK et le Missionnaire qui en savait trop ».
Par suite du mutisme complice des autorités françaises, je n’ai appris l’asservissement du Laos qu’en 1999, en lisant le témoignage terrifiant du colonel Khamphan THAMMAKHANTI, l’un des rares rescapés de ces goulags qui font partie de la « culture » communiste. Ce récit, intitulé « La vérité sur le camp-prison n° 01 ou camp de la mort au point 438-745 », m’a été transmis par SAR le Général Tiao SAYAVONG, ancien commandant de la 1° Région Militaire (Luang Prabang) et demi-frère du Roi Sri Savang VATTHANA. Ce Général, que j’avais connu lieutenant à Thakkek en 1954, avait lui-même passé 16 ans en « camp de rééducation ». Quelques temps après avoir témoigné, lui et le Colonel THAMMAKHANTI sont morts des suites des mauvais traitements qu’ils avaient endurés…
Avec une grande naïveté, j’ai pensé que nos « média » et nos gouvernants n’étaient pas « au courant ». Il m’appartenait donc de dénoncer le crime. Ce que j’ai fait en m’adressant aux grands journaux, aux mouvements de défense des peuples opprimés, aux politiciens, à Mr CHIRAC puis à son épouse, à certaine vedette de la chanson, à Mr KOUCHNER, à Mr MENARD, à Mr d’ORMESSON, à Mr DEVEDJIAN, au candidat puis au Président SARKOZY et à son épouse. Les réponses sont allées du silence méprisant aux justifications minables ou mensongères. Et j’ai fini par comprendre qu’ils étaient tous « au parfum », un parfum de cadavres, et que tous participaient à cette conspiration du silence qui entoure les crimes communistes.
Et puis, au début de 2010, est arrivé l’inacceptable : 4200 Hmong enfermés depuis des décennies dans un « camp de regroupement » thaïlandais ont été livrés à leurs bourreaux lao-viêts afin d’améliorer les bonnes relations (commerciales) entre la République Démocratique Populaire Lao et le Royaume Thaïlandais. Survenant au moment où l’on « commémorait » la sinistre « rafle du Vel. d’Hiv. » commise pour des raisons ethniques sur des effectifs comparables, ce crime (connu avant d’être consommé) aurait dû soulever une énorme vague d’indignation. C’était compter sans le pouvoir discrétionnaire des journalistes de tous bords qui ont littéralement escamoté l’évènement. A part deux ou trois brefs communiqués, que personne n’a repris mais qui pourront, plus tard, servir d’alibi et ce sont toutes « les belles consciences brevetées » qui sont restées muettes, enveloppant dans un linceul de silence les 4200 Hmong partis pour leur dernier voyage…
Après une période de découragement, j’ai décidé de jouer ma dernière carte, ou plus exactement de tirer ma dernière cartouche. Dans ma tête. En d’autres termes, je vais me faire « sauter le caisson » pour expier ma part de honte et protester contre la lâche indifférence de nos responsables face au terrible malheur qui frappe nos amis Lao. Ce n’est pas un suicide mais un acte de guerre visant à secourir nos frères d’armes en danger de mort. Quant à vous, les gouvernants sans honneur, vous, les grands « média » sans courage et vous, les « collabos » sans vergogne, je vous crache mon sang et mon mépris à la gueule !
Je demande pardon à tous ceux qui m’aiment pour le chagrin que je vais leur causer.
Le Colonel Robert JAMBON
Retraité des Troupes de Marine _________________ Et au Nom de Dieu, vive la coloniale.
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