Source France-Antilles
RÉFORME
L'armée se restructure
R. Lamy France-Antilles Martinique 26.06.2012Départs des avions Casa et des hélicoptères, fermeture de la base aérienne, dissolution du 33ème RIMa de Martinique et du 41ème BIMa de Guadeloupe : les grandes manoeuvres engagées depuis 2008 au sein des Forces Armées aux Antilles se concrétisent. Explications en trois points.
1 Armée de terre dissolution et créationLe 4 juillet, le 44ème BIMa de Guadeloupe sera dissous. Le lendemain, à la Martinique, le 33ème RIMa connaîtra la même issue. Simultanément, le Détachement Terre des Antilles (DTA) va voir le jour. Il remplacera au sein d'un même corps et des emblèmes du 33ème RIMa, ces deux anciens régiments. Le commandement opérationnel, l'encadrement et la conduite des opérations dépendront de la Martinique. Mais, dans l'île soeur, environ 80 éléments de ce détachement y seront affectés de façon permanente.
« Les gens craignent une rupture de nos capacités mais il s'agit d'une simple réflexion stratégique. Au cours de l'exercice Caraïbe en novembre 2011, nous nous étions déjà mis en configuration après restructuration. Notre capacité de l'armée de terre demeure et nos missions restent les mêmes, à savoir : la protection des ressortissants, des intérêts, la gestion de crise et la contribution à la stabilité régionale » , se veut rassurant le commandant des Forces Armées aux Antilles, le vice-amiral Loïc Raffaëlli. Concrètement, le futur Détachement Terres des Antilles aura un peu moins de permanents dans ses rangs. Mais, pour y remédier, environ 400 militaires de l'hexagone en mission de courte durée se relaieront tous les 4 mois et compléteront les effectifs globaux (commandement, réservistes, corps du soutien de la base de défense).
2 Fermeture de la 2 base aérienne du LamentinC'est la partie la plus visible de la réforme. La base aérienne du Lamentin va fermer le 17 juillet prochain. Sur les six machines stationnées jusqu'ici sur la BA 365, cinq sont déjà parties en Guyane : les 3 avions Casa (capables de transporter environ 40 personnes ou 4 tonnes de fret) et les deux hélicoptères Puma. L'hélicoptère Fennec a, lui, regagné l'hexagone. Les deux aéronefs de la marine (le Panther du Ventôse et l'Alouette du Germinal) demeurent en revanche présents au Fort Saint-Louis.
« Concrètement, les Martiniquais verront encore des Casas. Nous sommes à 4 heures de vol de la Guyane et il y aura des rotations régulières selon des planifications établies en relation avec l'Etat-Major et le DTA » , précise le colonel Philippe Bocquet, commandant en second de la BA 365. « Par rapport à une gestion de crise, on aura peut-être une journée de tempo mais ça ne va pas fondamentalement changer les choses. Même pour le séisme en Haïti, il avait fallu 24 heures de réflexion pour savoir comment déployer nos moyens » .
Au total, un peu plus d'une centaine de personnels quitte le territoire. Une quarantaine reste sur le site de la base aérienne, le temps d'assurer la transition. Une période durant laquelle les Forces Armées Aériennes gardent la direction d'ensemble et continueront à gérer les mouvements aériens. Elles conservent également quelques locaux pour assurer l'entretien des machines en transit. À terme, la base aérienne doit devenir un pôle aéronautique étatique. Diverses administrations y seront réunies : sécurité civile (un hélicoptère doit être déployé d'ici la fin d'année), douanes (qui ont également renforcé leurs moyens aériens) et la gendarmerie. Le déménagement des moyens de l'armée vers Rochambeau en Guyane, prévu par contenairs, doit inter venir d'ici fin juillet.
3 Renforcement 3 de la marineA contrario des deux autres armées, les moyens de la marine ont été confirmés et renforcés.
Les effectifs restent à environ 450 marins.
Deux nouveaux bâtiments, le Batral Dumont d'Urville et la frégate de surveillance Le Germinal sont arrivés en décembre 2010 pour compléter le dispositif.
Cela d'autant plus qu'en novembre 2001, la zone maritime, qui couvre l'intégralité du golfe du Mexique, a été étendue jusqu'au Brésil, un lieu de transit potentiel pour les trafiquants de drogue, avant le départ pour l'Afrique.
« On a noué des partenariats avec le Brésil et le Mexique pour assurer une lutte plus efficace » , assure le vice-amiral Raffaëlli.
Cette extension de la zone maritime, qui reste sous l'autorité du commandant supérieur des Forces Armées aux Antilles, revêt deux objectifs majeurs : poursuivre les opérations contre les narcotrafics et assurer une meilleure cohérence avec la zone de responsabilité du Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage Antilles-Guyane (Cross Ag).
Les moyens de la marine sont renforcés et sa zone de compétence étendue (ici, le Ventôse, le Germinal et le Dumont D'Ur ville en entraînement mutuel). (FAA)
- LE CHIFFRE 1800Après restructuration, ce sera approximativement l'effectif des Forces Armées aux Antilles tous corps confondus (contre environ 2000 militaires aujourd'hui). Il comprendra environ 400 soldats de l'armée de terre en mission de cour te durée (4 mois).
- Vice-Amiral Loïc Raffaëlli, commandant supérieur des Forces Armées des Antilles
Loin d'être une rupture, cette restructuration est, au contraire, une continuité sur la réflexion stratégique et l'adaptation du dispositif de l'armée. Il est pérennisé pour les années à venir
- REPÈRESUne réforme engagée en 2008
La restructuration des Forces Armées aux Antilles s'inscrit dans la logique du Livre Blanc et dans la continuité des dispositifs liés à la révision générale des politiques publiques (RGPP). Pour les armées, l'effort porte sur la disparition de 54 000 postes à l'horizon 2014 (civils et militaires). Cette vaste réforme voit son aboutissement aux Antilles à l'occasion de ces grandes vacances 2012.
La base de défenseCréée dans un souci de mutualisation des moyens, la base de défense Antilles (comme toutes les autres BdD en France) regroupe l'ensemble des unités : directions et services stationnés en Martinique et en Guadeloupe ainsi que le « groupement de soutien de la base de Défense » .
C'est une structure interarmées dédiée au soutien mutualisé entre les différents services, jusqu'ici éclatés sur différents pôles.
Les effectifs
Après la restructuration, environ 1800 militaires devraient garnir les rangs des Forces Armées aux Antilles.
« Les chiffres ne seront pas très éloignés de nos effectifs globaux actuels » , assure le vice-amiral Raffaëlli, commandant des FAA.
Là où les choses changent, c'est qu'il y aura un peu moins de permanents et un peu plus de militaires en mission de courte durée pour des périodes de 4 mois. Aussi, il devrait rester entre 400 et 450 personnes pour l'armée de terre, à peu près autant de marins, 390 personnels civils, un peu plus de 300 réservistes et, dans un premier temps, environ une centaine de militaires de l'armée de l'air répartis dans différentes unités et services.
source:
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Source Ministère de la défense:
Mise à jour : 26/06/2012 18:57
Le 18 juin 2012, vers 8h30, les deux derniers hélicoptères de manœuvre Puma de l’escadron de transport outre-mer « Antilles » (ETOM 00.058) des forces armées aux Antilles (FAA) ont décollé de la base aérienne (BA) 365 du Lamentin vers leur nouvelle destination, la Guyane.
Les équipages du commandant Adoux, commandant d’unité de l’ETOM, et du capitaine Macé, adjoint au chef des opérations, se sont posés en Guyane au terme d’un périple de neuf heures de vol, avec, pour escales intermédiaires, l’île de Tobago et le Guyana. Il reste désormais un mois à la BA 365 pour conditionner et expédier les 32 containers. Ils embarqueront à bord d’un navire affrété le 17 juillet 2012, jour de la cérémonie de dissolution de la formation administrative de l’ETOM, de l’escadron de transit aérien et maritime (ETAM) et de l’escadron de protection et de sécurité (EPS).
Dans le cadre de la transformation des armées, les FAA et l’ensemble du dispositif des forces de souveraineté sont en cours de réorganisation selon une logique de théâtres : « Antilles-Guyanes », « Pacifique » et « Océan indien ». Sur le théâtre « Antilles-Guyane », les FAA assurent dorénavant la capacité d’intervention régionale de la zone pour le volet maritime, en complémentarité avec les forces armées en Guyane (FAG) pour le volet aéroterrestre.
L’ensemble de la flotte d’aéronefs de l’ETOM 00.058 « Antilles » quitte désormais définitivement le site du Lamentin. Trois appareils de transport CN 235 Casa avait précédemment rejoint la Guyane les 12 et 13 juin dernier. Conformément aux directives de restructuration des FAA, les aéronefs sont maintenant déployés sur la BA 367 de Cayenne, au sein de l’escadron d’hélicoptères d’outre-mer (EHOM) 00.068 « Guyane ».
Les FAA continuent de maintenir des capacités d’accueil et de soutien des avions militaires de passage et les renforts aériens pour remplir le contrat opérationnel. Le site du Lamentin accueillera les moyens aériens des Armées, des Douanes et de la Gendarmerie au sein du Pôle aéronautique étatique (PAE). Un avion Casa sera maintenu en détachement quasi-permanent aux Antilles sur le site du Lamentin en cas de catastrophe naturelle, par exemple.
Aux Antilles, la composante terrestre des FAA est également concernée par les directives de restructurations. Le 33e régiment d’infanterie de marine de Martinique et le 41e bataillon d’infanterie de marine de Guadeloupe seront dissous pour laisser la place à compter du 5 juillet à une unité unique, le « Détachement Terre Antilles /33e RIMa» (DTA/33e RIMa). Le nouveau DTA poursuivra les missions de secours aux populations et de défense du territoire national.
La composante maritime des FAA est maintenue au format actuel, en cohérence avec la vocation de pôle maritime du théâtre « Antilles-Guyane ». Les missions de souveraineté maritime sont essentiellement axées sur la surveillance des pêches et action de l'Etat en mer dans un bassin maritime fermé et une zone économique de 150 000 km². Les FAA mènent des missions de surveillance maritime et de service public (lutte contre la pollution et le narcotrafic, police des pêches, sauvetage en mer).
Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense
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