LA GENDARMERIE AU RÉGIME SEC
Dans la région, la gendarmerie a engagé un plan d'économie drastique pour économiser le carburant.
Il fut un temps que les moins de vingt ans n'ont pas connu où les gendarmes avaient pour ordre de consommer un plein de carburant au cours d'une nuit de patrouille. Ça, c'est de la préhistoire ! Depuis quelques années, les choses ont bien changé. La situation s'est complètement inversée.
La rédaction deux-sévrienne du Courrier de l’ouest est parvenue à se procurer une note de service du colonel Jeanjean, patron des gendarmes de la Vienne. Ce document a pour objet : « Recueil de bonnes pratiques dans le cadre des mesures d'économie en 2012. » L'inventaire long de cinq pages énumère tout ce que les militaires du département n'ont plus le droit de faire. La crise est passée par là. Elle a en partie vidé les caisses du groupement de gendarmerie de la Vienne qui doit, depuis le 24 avril dernier, raboter tous ces budgets pour trouver quelques subsides et ainsi assumer ses missions dites régaliennes.
Des dizaines de véhicules mis sur cales
La cure d'austérité décidée par le commandant du groupement de gendarmerie vise toutes ses unités. Personne n'est épargné. Tous les militaires sont appelés à « rentabiliser chaque déplacement et à rationaliser les kilomètres parcourus. » Cela va des déplacements chez le médecin en passant par les formations et les patrouilles (lire par ailleurs).
Cette note de service a été adressée à tous les commandants de compagnie, puis relayée ensuite aux commandants des communautés de brigades de gendarmerie de la Vienne. Dans les services concernés, la consigne est donc stricte : pas de dépense superflue de carburant. Les gendarmes sont contraints de limiter leurs déplacements et le nombre de kilomètres autorisés par patrouille (on parle d'un maximum de trente kilomètres par jour). Par ailleurs, le colonel Jeanjean a décidé de retirer un certain nombre de véhicules de la circulation. Une source locale indique que près de 30 % des voitures sont sur cales, faute de carburant ou d'argent pour remplacer des pièces usagées.
Cette situation de crise inédite au sein de la marée chaussée de la Vienne n'est malheureusement pas localisée à ce seul département. Tous les groupements sont concernés par des plans d'économie plus ou moins drastiques. Dans les Deux-Sèvres, la rigueur est aussi de mise. Mais à un degré moindre. Interrogé par le Courrier de l’ouest, le colonel Guillaume Jacquet reconnaît avoir « perdu vingt-cinq véhicules depuis plus d’un an ». Vieillissantes, ces voitures deviennent trop coûteuses à réparer. Le patron du groupement de gendarmerie des Deux-Sèvres préfère donc « les mettre sur cales ». Désormais, quand un gendarme veut utiliser un véhicule, il doit d'abord se demander si c'est bien utile. « Pour les formations, les instructions, les liaisons et autres missions non opérationnelles, nous privilégions le covoiturage, poursuit le colonel Jacquet. Pour certaines réunions, nous développons la visioconférence. Il faut faire en sorte que l'opérationnel pâtisse le moins possible des mesures d'économie et, pour le moment, nous y parvenons. »
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