le 8è RPIMa REGIMENT DE PARACHUTISTES D’INFANTERIE DE MARINE[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] par daniel
Lorsque
le Général de LATTRE de TASSIGNY prend le commandement des troupes
françaises en Indochine, en décembre 1950, la situation est dramatique,
le Viêt-minh est aux portes d’Hanoï.
Le 8éme Bataillon
de Parachutistes Coloniaux est crée à partir d’autres unités paras et
complété par un fort recrutement local, Vietnamiens, Laotiens,
Cambodgiens et même Chinois. Le Capitaine Pierre GAUTIER est nommé à sa
tête. Le bataillon, à peine formé va être engagé dans toutes les
opérations majeures menées au Tonkin. Employé dans le cadre d’un
groupement avec d’autres bataillons où seul, suivant les cas, le type
de combat qu’il mène est souvent le même.
Quelques mois après, à
la suite d’actions énergiques, le Général de LATTRE a écarté la menace,
redonné confiance au Corps Expéditionnaire, rassuré les populations. Il
n’en reste néanmoins pas là et rapidement, ordonne la création de
nouveaux bataillon paras, seules unités capables d’agir vite et loin
dans un pays où le réseau routier est défaillant, menacé par la
guérilla et où les massifs boisés ne permettent qu’un travail
d’infanterie légère de choc.
Certains ministères accordent des aides et des prêts à l’installation, voire des prêts à l’accession.
Les
dispositifs sont spécifiques à chaque ministère. Il convient de se
renseigner auprès du service social du personnel de son administration,
ou du service d’action sociale.
Parachuté dans les zones
difficiles d’accès, il attaque où l’ennemi ne l’attend pas, se déplace
dans la jungle comme le Viet-minh et frappe ses forces vives avant de
s’évanouir dans le dédale du relief.
Les accrochages sont
nombreux, violents, souvent extrêmes. Les pertes sont parfois très
lourdes. A Nghia-Lö en octobre 1951, le 8éme BPC perd une section
complète de quarante hommes. Prisonniers pour la plupart, beaucoup
mourront dans les camps. Ils ont remplis leur mission jusqu’au bout :
retarder l’ennemi afin de permettre l’esquive des autres compagnies.
D’autres
opérations vont consister à chasser les bataillons infiltrés dans le
dispositif français, ou à lutter contre la guérilla meurtrière, en
Annam, en Cochinchine, au sud, et même au Cambodge.
Beaucoup de paras tomberont encore, dans les rizières du Delta, sur les pistes ou dans les forêts impénétrables.
En
1952, le 8° Groupement de Commandos Parachutistes, renommé ainsi
travaille sous couvert du GCMA. Il est commandé par le Capitaine Guy LE
BORGNE et se lance dans les opérations spéciales.
A la
fin de l’année 1953, le 8° Bataillon de Parachutistes Coloniaux,
rebaptisé 8° Bataillon Parachutiste de choc, saute à Dien Bien Phû
commandé par le Capitaine Pierre TOURRET.
Il va être un des deux
bataillons à vivre toute la bataille, de novembre 1953 à 1954. Sa
mission, effectuer tout d’abord des reconnaissances profondes puis au
déclenchement de l’attaque le 15 mars, participer à toutes les
contre-attaques. Les effectifs vont fondre dans la furie des combats.
Les paras se battent le jour, la nuit presque sans repos, ils
reprennent des positions perdues, mais le manque de renforts ne permet
pas de les garder. Ce qui est fait un jour, doit être recommencé le
lendemain, et les compagnies repartent à l’assaut en croisant à nouveau
les corps des camarades tombés la veille. La plupart des blessés,
confinés dans les infirmeries noyées de boue, d’où une odeur
épouvantable se dégage préfèrent retourner au combat malgré leur
souffrance plutôt que mourir comme des rats dans l’obscurité blafarde
des éclairages de fortunes où des chirurgiens épuisés tranchent les
chairs et réparent tant bien que mal les os fracassés.
Dien Bien
Phû bien avant le 7 mai, jour fatidique, se réduit comme une peau de
chagrin et ne présente plus qu’un univers de désolation, un cimetière à
ciel ouvert de cadavres en putréfaction où se mêlent par milliers, les
soldats des deux bords. GIAP a quasiment perdu son corps de bataille
mais l’incertitude et les hésitations du commandement français de
Hanoï, peu soutenu par un pouvoir politique indécis à Paris, ne
laissent aux combattants de l’Union Française qu’une alternative,
déposer les armes. Le 7 mai 1954, à 17 h 30, sans drapeau blanc et en
silence, après avoir détruit leur matériel, les combattants sortent de
leurs trous, mais leur calvaire ne fait que commencer. En quatre mois,
après des centaines de kilomètres de marche harassante, soixante dix
pour cent des prisonniers vont mourir de privations, de maladie et de
propagande abrutissante. Ce taux est supérieur à celui des camps nazis.
Le 8émé Choc est dissous.
Recréé en 1955 pour aller renforcer le
dispositif militaire en Algérie, il va embarquer à Marseille d’abord
sous le nom de 8émé Bataillon de Parachutistes Coloniaux avec le LCL
Guy KOHLER, puis deviendra, un an après le 8émé Régiment de
Parachutistes Coloniaux sous les ordres du LCL Louis FOURCADE. Pendant
sept années, son territoire de chasse va être, à quelques exceptions
prés, l’Est algérien, le long de la frontière où il va intercepter les
bandes rebelles formées en Tunisie et envoyées alimenter la guérilla
dans toutes l’Algérie. Son domaine va être le djebel, les longs de la
frontière où il va intercepter les bandes rebelles formées en Tunisie
et envoyées alimenter la guérilla dans toute l’Algérie. Son domaine va
être le djebel, les longs ratissages sous un soleil de plomb, les
sommets escarpés, les sentiers caillouteux et les oueds asséchés. La
mort aussi dans l’obscurité d’une grotte qu’il faut fouiller, au coin
d’une mechta en ruine ou sur une piste sans fin. En Indochine le 8émé
Bataillon était à dominante asiatique, en Algérie, il est africain. Ils
sont originaires du Mali, du Sénégal ou de la Guinée , ils combattent
avec leur frère d’armes d’Auvergne, d’Alsace ou de Bretagne, fiers
d’être des parachutistes au béret amarante et à l’ancre de marine.
Les
succès sont nombreux, d’importantes bandes rebelles, plus aptes à
piller et terroriser les villages qu’à affronter des unités constituées
sont décimées. Les djebels ne leur appartiennent plus et c’est dans les
villes que la rébellion va entretenir des vagues de terrorisme pour
déstabiliser plus encore le pays. Le « 8 » se retrouve dans Alger La
Blanche pour le maintien de l’ordre, avec son nouveau chef, le LCL
Albert LENOIR ayant à peine succédé au Col HUBERT de SEGUINS-PAZZIS,
mais n’y restera que quelques jours. Dans les Aurès on à besoin de lui.
Les graines de la discorde sont pourtant semées, la politique s’empare
des esprits, une partie de l’armée n’accepte pas les décisions de
Paris, l’Algérie est au bord du chaos. Le 8émé RPIMa rebaptisé ainsi
depuis décembre 1958 revient à peine 48 h aux portes d’Alger, mais ce
combat n’est pas le sien, il retourne aussitôt dans l’Est, sa zone
d’action. Le LCL LENOIR est relevé pour raison de santé. Il est
remplacé par le LCL KOHLER qui pour la seconde fois commandera le « 8
». Le sort en est pourtant jeté, la marche de l’Histoire inéluctable,
l’Algérie s’échappe, la politique en a décidé ainsi, quelques
opérations encore puis c’est le départ définitif pour la France en
juillet 1961.
C’est à Nancy à la caserne Drouot que le «
8 » s’installe, accueilli avec enthousiasme par la population. Il va y
rester jusqu’en juillet 1963 avant de déménager sur Castres, car toutes
les forces d’intervention sont regroupées dans le sud-ouest.
A
Castres, il se restructure, perd deux compagnies et crée un Groupement
d’instruction pour former ses propres recrues du contingent, un nouveau
chef de corps prend le commandement, le LCL Alexandre DESFARGES.
Commence alors une longue période de vie de garnison, où les manœuvres
succèdent aux sauts d’entretien et les semaines de service aux
exercices. A la tête du régiment de 1965 à 1969 vont se succéder. Les
LCL Bernard DROUIN, Paul MOURIER. Le régiment est essentiellement
composé d’appelés, il n’y à pas d’actions extérieures. En 1970, le 8°
RPIMa est désigné, pour devenir une formation d’engagés, la République
a besoin de forces d’intervention, l’Afrique s’agite, les intérêts et
les ressortissants français menacés. C’est le COL Marcel GUILLEMINOT
qui sera le maître d’œuvre de la professionnalisation. Compagnies après
compagnies, une mutation s’effectue et le contingent est
progressivement remplacé par des engagés sous contrat.
C’est
aussi l’époque de la guerre au Tchad où les rebelles du Nord menacent
la stabilité du pays. Le « 8 » fournit alors régulièrement un commando
de trente hommes pour renforcer la CPIMa (Compagnie Parachutiste
d’Infanterie de Marine) qui se bat avec l’armée Tchadienne contre les
hommes du Nord soutenus par la Libye. Ils vont être les derniers
parachutistes à effectuer des actions armées offensives. En 1972, la
France se désengage de la guerre au Tchad.
A Castres,
l’entraînement s’intensifie, le régiment d’engagés prend de la
maturité, se bonifie et devient peu à peu l’outil opérationnel que l’on
connaît aujourd’hui. Le commandement sera successivement assuré par le
LCL René BELLAMYen 1971, le LCL Jean DOMINIQUE en 1973, et le COL
Maurice SCHMITT en 1975.
En 1978 se déclenche la première
intervention majeure. Dans sa quasi totalité, sous l’égide des Nation
Unies (FINUL), le « 8 » intervient à l’étranger commandé par le LCL
François CANN. Il relève au Liban, en septembre, son régiment frère de
Carcassonne et s’installe au sud au milieu des factions rivales, entre
Israéliens et Palestiniens dans un chaudron en ébullition. La rigueur,
le savoir-faire, l’audace des français en surprennent plus d’un, très
rapidement les paras vont inspirer, l’estime ou la crainte auprès des
uns et des autres. Détente et tension vont alterner mais un juste
équilibre va être maintenu au prix d’une vigilance permanente.
En
mars 1979, c’est le retour, le 8° RPIMa gagne une nouvelle citation à
l’ordre de l’armée. Le processus des interventions est à présent
enclenché. La même année il est envoyé au Tchad pour l’opération
TACAUD, puis dans l’empire Centre-Africain pour l’opération BARRACUDA.
L’empereur BOKASSA, destitué laisse derrière lui un pays à la limite de
la révolte. Les paras vont très vite restaurer la stabilité et
permettre à la vie de reprendre son cours pendant qu’un nouveau
gouvernement est mis en place. C’est aussi le début de l’action
humanitaire bien avant que ce mot envahisse les colonnes de journaux.
Il faut nourrir les populations isolées, sécuriser les frontières,
restaurer les ouvrages d’art puis rétablir la circulation sur les
routes du pays, réhabiliter les écoles, les dispensaires, ré-instruire
l’armée et les forces de police.
En 1980 deux autres pays
découvrent les paras du 8° RPIMa. Le Vanuatu ce condominium
franco-britannique qui accède à l’indépendance protégé par les bérets
rouges français et les bérets verts des Royal Marines de Sa Majesté. Le
sang froid des français et leur expérience du contact avec les
populations, empêchent ces îles de vivre un bain de sang. En Ouganda
pendant ce temps là, d’autres paras de Castres protègent le
ravitaillement des populations affamées. En 1982, c’est à nouveau le
Liban, c’est d’abord une relève normale de la FINUL , le COL Michel
ZEISSER est chef de corps, mais les événements se précipitent, l’armée
Israélienne envahit le sud du pays pour chasser les Palestiniens de
Beyrouth. En une journée le « 8 » retrouve le béret rouge, quitte
l’autorité des Nations-Unies et devient FMSB (Force Multinationale de
Sécurité à Beyrouth). Il monte sur la capitale et s’interpose tout en
facilitant l’évacuation des troupes de Yasser Arafat. Il faut, là aussi
déployer des trésors de diplomatie alternés avec des mesures de fermeté
pour contenir les uns et les autres prêts à tous les excès.
Les palestiniens partis, Tsahal se retire, les paras rentrent sur Castres.
Un
nouveau départ se précise, le Tchad, pour l’opération MANTA , avec le
COL Maurice LE PAGE. Le régiment se déploie dans le désert,
Moussoro-Ati-Salal et Abéché, il s’agit de contenir éventuellement mais
tout au moins dissuader le Colonel KADHAFIde descendre plus au sud et
s’emparer de la capitale N’Djamena.
Les paras deviennent les sentinelles du désert.
L’année
suivante, en 1984, les mêmes y retournent, les Marsouins-Parachutistes
remplacent d’autres Marsouins les unités professionnelles ne sont pas
nombreuses, le tour revient souvent.
Ailleurs à l’autre bout du
monde, en Nouvelle-Calédonie des troubles éclatent, les paras du « 8 »
sont envoyés pour instaurer le calme. Le « 8 » est mené alors par le
COL Michel THEODOLY-LANNES. Il s’agit là, d’une mission de présence
afin de rassurer les populations. Les tensions subsistent mais cela
n’empêche pas le 8éme RPIMa d’aller visiter les tribus
indépendantistes, de faire la coutume et de disputer des matchs de foot
avec les villageois, au grand plaisir de tous. Ce style de maintient de
l’ordre va porter ses fruits.
Le « 8 » restera six mois sur le « caillou » en 1987 et y reviendra en 1988 avec le COL Jean-Claude LAFOURCADE.
Au
Tchad en 1989 les choses évoluent encore, partis entre temps, les
français y sont rappelés, c’est l’opération EPERVIER le COL Jean-Claude
THOMANN commande. La mission est inchangée, dissuader toute velléité
d’invasion. Le « 8 » y revient pour vivre une de ses missions les plus
ingrate et éprouvante, récupérer les centaines de corps disséminés au
Niger dans un coin de désert du Ténéré après l’attentat sur DC 10
détruit en plein vol. L’horreur se mêle à l’impuissance et pendant de
longues semaines les hommes de Castres vont évacuer les cadavres des
passagers et de l’équipage dans des conditions effroyables, sous un
soleil de plomb. Nullement préparés à ce genre d’action, ils vont faire
l’admiration de tous.
L’année suivante, en 1990 c’est au tour du
Gabon de connaître une période de troubles. L’opération REQUIN,
déclenchée sans préavis permet l’évacuation des ressortissants français
et étrangers de Port-gentil, menacés par les émeutiers.
Une
autre rébellion s’allume au Rwanda, les belges et les français sont
également menacés, le « 8 » intervient, c’est l’opération NOROIT.
1991,
la guerre du golfe voit le 8°RPIMa assurer une action limitée en
renforts individuel puis l’envoi de chuteurs opérationnels pour la
reprise de Koweit-City. La guerre du désert étant plus l’affaire des
blindés et des hélicoptères, les parachutistes n’y ont pas été employés
dans leur spécificité. Il y avait de toute façon à faire ailleurs. Au
Kurdistan en particulier où l’opération humanitaire LIBAGE a permis de
ravitailler et protéger des milliers de kurdes chassés d’Irak. Réfugiés
en altitude sous des conditions atmosphériques extrêmes, ces
populations déracinées ont bénéficié d’une aide qu’ils n’espéraient
pas. Là aussi les paras du « 8 » ont rencontré la misère, la détresse,
le désespoir et les ont combattu avec toute l’efficacité qui les
caractérise.
A peine rentré, c’est au Zaïre que des compagnies
sont envoyées. Une fraction de l’armée locale s’est mutinée et comme
toujours les blancs risquent leurs vies. Les ressortissants sont
évacués, c’est opération BAUMIER.
1992, trente-huit
ans après l’avoir quittée, le « 8 » retourne dans l’ex-indochine. Il
forme, avec le COL Elrick IRASTORZA à sa tête, un des bataillons de
l’APRONUC (Autorité Provisoire des Nations-Unis au Cambodge). Il
s’implante dans la moitié sud du pays après avoir armé une présence
simultanée dans le nord en l’absence d’un bataillon étranger. Le pays
aux mille rizières accueille les français avec une chaleur et une
fraternité qui les surprend. Le Cambodge est au bord de la catastrophe
humanitaire, traumatisée par le génocide organisé par les Khmers Rouges.
La
mission est immense, rassurer et protéger les populations avides de
paix, aider les autorités locales, les agglomérations à retrouver une
vie normale et dissuader les fauteurs de troubles. Les paras combattent
sur plusieurs fronts, l’humanitaire sous toutes ses formes, la
réorganisation des provinces de son secteur et le désarmement des
Khmers Rouges réfugiés dans les montagnes et les forêts. Leurs efforts
sont vite couronnés de succès, la population adhère sans restrictions à
l’action de ces soldats si différents. Après six mois la séparation est
difficile, mais la relève est française et fera du tout aussi bon
travail.
La nostalgie de la terre jaune n’a pourtant pas le
temps de s’installer dans les esprits car le canon gronde en Europe
depuis déjà trop longtemps. En juillet 1994, avec un nouveau chef, le
COL Guy de HAYNIN de BRY ; le 8éme RPIMa prend l’avion pour Sarajevo,
la ville étouffée. C’est un autre monde qui attend les paras, un
univers à la Kafka. Les compagnie s’installent en interposition, entre
chiens et loups. Un autre combat est mené contre l’intransigeance, la
cruauté, et la bêtise des combattants et le dénuement des citadins. La
lutte contre les tireurs embusqués qui abattent les civils en pleine
rue, les discussions interminables avec les belligérants pour éviter
les tueries inutiles dans un affrontement qui n’a pas de sens, la garde
des armes lourdes rassemblées sur proposition de l’ONU que les uns
tentent de récupérer pour nourrir la guerre et enfin l’action
humanitaire auprès d’une population en partie réfugiée qui manque de
tout, de vêtements, de nourriture, de toits, qui va souffrir de la soif
pendant un été torride et du froid lors de cet hivers 1994 où la neige
ne cesse de tomber.
Les paras du « 8 » vont rentrer en janvier
1995, fatigués et tendus après avoir vécu tant de drames. Le régiment a
eu des pertes, pourtant c’était une mission de paix.
En 1996 et
en 1997, l’Afrique malgré une présence française permanente, va se
réveiller une fois encore. En République Centrafricaine ou une partie
de l’armée locale se mutine et tente d’embraser le pays. Les paras sont
obligés de combattre à deux reprises pour ramener le calme. L’opération
est baptisée ALMANDIN I et II. Le COL Claude REGLAT commande le
régiment.
Au Congo, l’année suivante deux factions rivales
s’entretuent dans la capitale. Le « 8 » va procéder à l’évacuation des
européens dans des conditions extrêmement délicates. La ville est à feu
et à sang, on tire au canon d’un quartier à l’autre et les
ressortissants terrés dans leurs maisons sont disséminés un peu partout
dans Brazzaville. C’est l’opération PELICAN I et II.
Entre temps
le régiment est revenu à Sarajevo sous l’autorité de l’OTAN. L’ambiance
n’est plus la même, ce que les uns et les autres se permettaient avec
les Casques Bleus, ils ne peuvent plus le faire sans risques. La
mission est aussi différente, il s’agit de restaurer la souveraineté
territoriale de chacun en contrôlant le retrait des troupes. C’est un
retour forcé à la paix. L’humanitaire a gardé sa place, car ce sont
toujours les populations qui souffrent.
D’août à octobre 1998,
le 8 retourne au Congo avec le COL Martial de BRAQUILANGES pour
l’opération MALACHITE, mais cette fois ci, pour l’évacuation des
ressortissants étrangers de l’ex-Zaïre, le pays voisin. Les blancs sont
encore menacés à Kinshasa.
A la fin de l’année 1998 et jusqu’en
avril 1999, le 8 va former l’ossature du Bataillon Interarmes Français
en Macédoine à l’occasion de l’opération TRIDENT. La guerre fait rage
au Kosovo, des milliers de réfugiés franchissent les frontières, c’est
une catastrophe humanitaire qu’une fois de plus les paras ont à gérer.
L’année
suivante, en 2000, c’est directement au Kosovo que le régiment de
Castres va être projeté dans l’urgence pour renforcer la Brigade
Multinationale nord à Mitrovica. Il partira avec le COL Michel
STOLLSTEINER.
La tension augmente entre kosovars d’origine serbe
et albanaise, les deux communautés sont au bord de l’affrontement. Les
paras vont s’interposer dans des conditions difficiles, assurer partout
une présence et rechercher les nombreuses caches d’armes dissimulées
dans toute leur zone. En quatre mois, la tension va s’apaiser
singulièrement et permettre à de nombreux villages de reprendre un
semblant de vie normale.
2001 est une année qui revêt une
importance particulière dans la vie du 8émé RPIMa qui atteint là ses
cinquante ans d’existence. L’événement est commémoré de manière
grandiose avec la présence d’un grand nombre d’anciens de toute les
époques et la quasi totalité des chefs de corps que le régiment a eut à
sa tête.
Le rythme ne se relâche pas pour autant, des unités
assurent une présence au Gabon, au Sénégal et en Nouvelle-Calédonie. Le
COL Jean-Pierre BOSSER succède au COL Michel STOLLSTEINER.
2002
est à peine entamé que le « 8 » revient en renfort à Mitrovica, projeté
de janvier à mai et qui montre une fois de plus ce dont il est capable
en mission extérieure. 2003, le régiment est projeté en République
Centrafricaine. C’est l’opération BOUALI.
Le COL Didier BROUSSE
succède au COL Jean-Pierre BOSSER en juillet 2003. Le régiment sera une
nouvelle fois projeté au KOSOVO par une OAP, le 06 octobre 2004,
renouant ainsi avec le passé. C’est l’opération DC04 dans le cadre d’un
renforcement qui durera jusqu’en février 2005.
La vie
d’opération n‘est pourtant qu’une facette de ses activités, il reste le
quotidien. Le recrutement, la formation, l’entraînement intensif, le
perfectionnement des cadres et aussi les incessantes missions de courte
durée en Afrique et dans les DOM-TOM.
Bien implanté dans sa
garnison depuis 1963, composante active de la vie sociale et
économique, le « 8 » a vécu une consécration en 1997 lors de son
parrainage avec la ville de Castres. Une première dans l’hexagone qui
tend a prouvé qu’un régiment peut-être totalement intégré dans son
environnement géographique et humain.
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