Tiré d'un manuscrit en cours de rédaction.
Petit additif :
STOKES Frederick Wilfred Scott (Liverpool, 9 avril 1860–Ruthin, Pays de galles, 7 février 1927). Ingénieur civil et inventeur anglais, Stokes était président et directeur des ventes de Ransomes et Rapier, société d’ingénierie située à Ipswich qui fabriquait principalement des grues.
Bien que le nom de Stokes fût associé au nom le plus connu concernant le mortier de la guerre, son projet fut seulement expérimenté vers la fin de 1914. C’est un exemple de conception simple qui acquit immédiatement la célébrité.
Les Anglais avaient à l’époque beaucoup d’idées pour contrer les mortiers allemands (minenwerfer) utilisés contre les Français dans l’est de la France et plus tard contre les Anglais.
Bien que le mortier n’était plus utilisé depuis l’ère napoléonienne, celui inventé par Stokes fut sans aucun doute une arme nouvelle. Entre-temps, Anglais et Français utilisèrent d’anciens mortiers et en conçurent de nouveaux utilisant les réserves d’armes et de munitions vieilles d’un siècle.
Curieusement, le projet de Stokes fut initialement rejeté en juin 1915 car il était impossible d’utiliser les munitions existantes pour les mortiers anglais. Il fallut l’intervention combinée de David Lloyd George alors ministre des munitions et du lieutenant-colonel J.C. Matheson du service des approvisionnements pour lancer la fabrication des mortiers de Stokes. Douglas Haig était un autre défenseur de l’arme.
Elle est constituée d’un tube à âme lisse, tenu à une extrémité par un bipied léger permettant le réglage en site et en direction ; de l’autre, sur une plaque de base plate, destinée à absorber le recul. Lorsqu’une bombe ou obus est lâché dans le tube, une amorce placée à la base de celle-ci vient heurter un percuteur fixe situé au fond de l’âme, enflammant une charge propulsive qui éjecte le projectile.
D’une taille de 3 pouces, la bombe pesait 4.5 kg, elle était pourvue d’un percuteur de grenade à main modifiée, à l’avant ; d’un tube empenné, contenant une faible charge propulsive et d’un dispositif destiné à sa mise à feu à l’impact, à l’arrière.
Le mortier Stokes avait une cadence de tir théorique de 22 coups par minute et une portée maximale de 1 100 m.
Presque tous les mortiers modernes dérivent du mortier Stokes.
Stokes fut fait chevalier de l’empire britannique en reconnaissance du succès de son invention.
P. Euvrard.