bonsoir les marsouins
Opium
Opium, poison de rêve
Fumée qui monte au ciel,
C'est toi qui nous élève
Au paradis artificiel.
je vois le doux visage
Les yeux de mon aimée,
Parfois j'ai son image
Dans un nuage de fumée.
Dans le port de Saïgon
il est une jonque chinoise
Mystérieuse et sournoise
Dont nul ne connaît le nom.
Et le soir dans l'entrepont,
Quand la nuit se fait complice
Les Européens se glissent
Cherchant des coussins profonds.
Et le soir au port falot
Les lanternes qui se voilent
Semblent de petites étoiles
Qui scintillent tour à tour.
Et parfois dans leur extase
Au gré de la fumée grise,
Le fumeur se représente
Ses plus beaux rêves d'amour.
Puisqu'on dit que le bonheur
N'existe pas sur la terre,
Puisse l'aile de nos chimères
Un jour nous porter ailleurs
Au paradis enchanteur
Plein de merveilleux mensonges
Où dans l'ivresse de mes songes
J'ai laissé prendre mon coeur.
Le Forban
Vin qui pétille, femme gentille
Sous tes baisers brûlants d'amour, oui d'amour
Dans la bataille, mort aux canailles !
Je vis, je chante et je bois tour à tour.
Je suis Marsouin, que m'importe la gloire
Enfant de roi et de prostituée,
Dans un combat j'ai connu la victoire
Et dans un crâne j'ai bu la liberté,
Vivre d'orgie est ma seule espérance,
Le seul bonheur que j'ai pu conquérir
Vingt ans sur mer ont bercés mon enfance
C'est sur les flots qu'un Marsouin doit mourir
Peut-être au mât d'une barque étrangère
Mon corps un jour servira d'étendard,
Et tout mon sang rougira la galère.
Aujourd'hui fête et demain le hasard,
Allons esclave, allons debout, mon brave,
Buvons le vin et la vie à grands pots,
Aujourd'hui fête et puis demain peut-être
Ma tête ira s'engloutir dans les flots.
Peut-être un jour sur un coup de fortune
Je capturerai l'or d'un beau galion
Riche à pouvoir nous acheter la lune,
Je partirai vers d'autres horizons.
Là, respecté tout comme un gentilhomme,
Moi qui ne fus qu'un forban, qu'un bandit,
Je pourrai comme un fils de roi, tout comme
Finir peut-être dedans un bon lit.
Tiens voilà la Coloniale!
C'était un wagon de pines
Qui revenait d'Indochine
Y en avait des longues, des fines
Qui pendaient par la portière
Tiens voilà la Coloniale!
Tiens voilà les coloniaux!
Y en avait des longues des fines
Qui pendaient par la portière
Une bonne dame de charité
En pris trois douzaines de paires
Une bonne dame de charité
En pris trois douzaines de paires
Les posa sur la cheminée
Pour se les carrer dans l' derrière
Les posa sur la cheminée
Pour se les carrer dans l' derrière
La p'tite bonne qu'avait tout vu
S'en est servi la première
La p'tite bonne qu'avait tout vu
S'en est servi la première
Elle s'en est tellement foutue
Qu'elle s'en péta la charnière
Elle s'en est tellement foutue
Qu'elle s'en péta la charnière
Si bien que du con au cul
Ce n'est plus qu'une vaste ornière
Si bien que du con au cul
Ce n'est plus qu'une vaste ornière
Tu crois la prendre par-devant
Va te faire foutre c'est par-derrière
Tu crois la prendre par-devant
Va te faire foutre c'est par-derrière
Tu veux lui faire un enfant
V'la tout le foutre qui tombe par terre
Tu veux lui faire un enfant
V'la tout le foutre qui tombe par terre
Et tu dis en l'écrasant
D'un mouvement de colère
Et tu dis en l'écrasant
D'un mouvement de colère
Non tu ne connaîtras pas
Le foutu con de ta mère
Non tu ne connaîtras pas
Le foutu con de ta mère
Tu ne feras pas non plus
Un militaire de carrière
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Et au Nom de Dieu, vive la coloniale.