Marsouins de France et d'outre-mer
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Marsouins de France et d'outre-mer

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 les monuments aux morts

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AuteurMessage
bruno
Admin
bruno


Messages : 3962
Date d'inscription : 04/10/2009
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Localisation : roquebrune var

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MessageSujet: les monuments aux morts   les monuments aux morts I_icon_minitimeDim 7 Fév - 21:50


Contexte historique


La
Première Guerre mondiale a fait environ 10 millions de morts dans le
monde, et les survivants n’ont eu de cesse de commémorer les disparus.
Dès 1915, on votait en France une loi instituant la notion de « mort
pour la France », qui stipulait : « Il semble juste que l’état civil
enregistre, à l’honneur du nom de celui qui a donné sa vie pour le
Pays, un titre clair et impérissable à la gratitude et au respect de
tous les Français. » Juste après la guerre se met en place l’essentiel
des formes de commémoration, depuis les monuments aux morts jusqu’aux
cérémonies [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
diverses du souvenir, soit sur les anciens champs de
bataille, soit dans les nations et régions d’origine des combattants.
Les pratiques de mémoire locales sont un élément fondamental de la
chaîne qui relie capitales et provinces, champs de bataille et arrières
ou fronts domestiques. Ils représentent la mort et le deuil fichés dans
tous les espaces publics et privés des anciens belligérants. Si les
monuments aux morts sont bien souvent le lieu de l’identification avec
les héros et le lieu de la justification de leur sacrifice, ils sont
d’abord ce que les sculpteurs ont fait de la commande et ce que les
participants aux cérémonies feront ensuite de leurs œuvres, en
particulier le jour de l’inauguration, qui a souvent lieu un 11
novembre.

Analyse des images

Le
monument de Metz est tout à fait exemplaire de la représentation du
deuil et de l’ambiguïté de la commémoration dans l’Alsace et la Moselle
rendues à la France en 1918. La mère du combattant, nouvelle Vierge
Marie, retrouve son fils, le tient dans ses bras, le monument est
devenu pietà. Stabat mater dolorosa. Mais si le combattant a
imité le Christ sur le champ de bataille, il portait un uniforme. Ici,
il gît nu. Comment en effet reconnaître un Allemand d’un Français, sans
l’uniforme ? Quant à l’inscription « Aux enfants de Metz morts victimes
de la guerre », elle omet la formule « pour la patrie » et choisit
d’accuser la guerre, et non l’ennemi, de la mort du combattant. De
quelle patrie s’agirait-il, en effet, après plus de quarante ans d’une
occupation qui s’était peu à peu muée en accommodement plus tacite que
forcé pour la majorité des Mosellans ? Les « enfants » de Metz étaient
morts sous l’uniforme allemand, leur résurrection dans la pierre devait
en faire des Français. Le sculpteur Niclausse a donc ajouté trois
hauts-reliefs : deux montrent les libérateurs de la ville, en uniforme
de poilus, et l’autre une scène de famille, représentant les femmes,
les vieillards, un bébé, toutes les victimes civiles de la guerre. Si
l’énorme pietà est figée, le relief de la famille – les parents,
l’épouse et l’enfant qui ont perdu un être cher – est criant de
détresse. Ce monument de 1935 montre à la fois le deuil universel et la
spécificité de la situation des provinces retrouvées après la Grande
Guerre. Il est aussi symptomatique du pacifisme qui s’est emparé de la
société française, en particulier dans les années trente, au moment où
une nouvelle guerre menace. Quand les Allemands reprennent la ville en
1940, ils suppriment les reliefs et l’inscription : le monument peut
alors convenir à leurs propres morts, la pietà est universelle. C’est
d’ailleurs ce monument que l’on peut toujours voir à Metz aujourd’hui.

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La
ville de Soissons, située à l’arrière du front et presque entièrement
détruite par les bombardements d’artillerie, a connu une guerre
terrible que commémorent de nombreux monuments érigés dans la ville
comme sur les champs de bataille des environs. Ici, il s’agit du
monument qui rend hommage au sacrifice des alliés britanniques de la
France. Les trois soldats sont représentés de façon très hiératique,
comme des preux médiévaux, mais les obus rappellent que c’est bien la
guerre moderne de l’artillerie dans laquelle ils se sont battus. Quant
à la couronne placée à leurs pieds, elle transpose dans la pierre
toutes celles qui sont déposées dans les cimetières militaires et leur
rend un hommage permanent, comme une cérémonie de dépôt de gerbe
éternellement recommencée. La foule se livre à un périple autour du
monument, comme une circonvolution de pèlerinage. Les groupes d’hommes,
de femmes, d’enfants, viennent dire leur douleur et leur gratitude à
ceux qui ont aidé à libérer la région et à hâter la victoire. Certaines
pleurent, des Britanniques venues pour l’inauguration ou bien des
habitantes de Soissons se rappelant la guerre et la perte de tous ces
hommes jeunes dont certains étaient leurs fils, leurs frères. Plus tôt,
comme à Metz, il y a eu des discours officiels et des drapeaux,
désormais il s’agit de l’hommage et du deuil de toute une ville.

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Interprétation



La
mémoire du conflit telle qu’elle s’incarne dans les monuments aux morts
est symptomatique du prolongement de la culture de guerre dans
l’après-guerre – patriotisme et esprit de sacrifice y sont toujours
aussi présents – et de la nouveauté due au deuil immense : le
pacifisme. Par ces monuments, on assiste à une homogénéisation mondiale
de l’espace public consacré au souvenir de la guerre, car tous les
anciens belligérants, vainqueurs et vaincus, sont représentés en une
véritable « Imitation de la Patrie » qui traduit le deuil infini de la
Grande Guerre. On a cherché enfin à exalter le courage des survivants
et à les souder face à l’épreuve. Ces monuments aux morts sont avant
tout des lieux de regrets, où deuils, ferveurs religieuse et
patriotique sont complémentaires.



Auteur : Annette BECKER


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