Jean-Marie de Lattre de Tassigny (1889-1952)[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Jean-Marie de Lattre de Tassigny, né le 2 février 1889 à Mouilleron-en-Pareds en Vendée d'une vieille famille aristocratique des Flandres françaises, il reçoit une éducation de qualité au collège Saint Joseph de Poitiers.
Blason de la famille Lattre de Tassigny
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Carrière militaireI - De Lattre avant la Seconde Guerre mondiale : le plus jeune général de France
1889 - Le 2 février, naissance de Jean de Lattre de Tassigny, à Mouilleron-en-Pareds, un village du bocage vendéen.
1908 - Après ses études à Poitiers et à Paris, de Lattre est reçu à Saint-Cyr et opte pour la cavalerie.
1912 - En octobre, à sa sortie de l'Ecole de cavalerie de Saumur, de Lattre est affecté au 12e régiment de dragons, à Pont-à-Mousson.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Jean de Lattre, lieutenant au 12e Dragons.
1914 / 1918 - Première Guerre mondiale
Le 3 août 1914, l'Allemagne déclare la guerre à la France.
Officier éclaireur de la 2e division de cavalerie, le lieutenant de Lattre est blessé à deux reprises dès les premiers mois de la guerre. En août, il est atteint par un éclat d'obus, puis en septembre, il reçoit un coup de lance dans la poitrine.
Le 20 décembre 1914, de Lattre est fait chevalier de la Légion d'honneur.
En 1915, de Lattre demande à être affecté dans l'infanterie. Promu capitaine à titre temporaire, il choisit le 93e régiment d'infanterie, le régiment de Vendée, et se bat à Verdun où il passe plusieurs mois, puis au Chemin des Dames. Il termine la guerre au 2e bureau de l'état-major de la 21e division.
Signé à Rethondes le 11 novembre 1918, l'Armistice met fin aux combats de la Première guerre mondiale.
Blessé à plusieurs reprises, de Lattre totalise huit citations à la fin du conflit.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Jean de Lattre au 93e régiment d'infanterie.
1919 / 1921 - Le capitaine de Lattre passe deux années à Bayonne, au 49e régiment d'infanterie, puis demande à servir au Maroc.
1921 / 1926 - Le capitaine de Lattre est affecté au Maroc
De Lattre participe aux opérations de la Haute Moulouya en 1922 et de Taza en 1923. Il est chef d'état-major de la région de Taza lors du soulèvement conduit par Abd el-Krim contre les Français (guerre du Rif, 1925-1926). Blessé deux fois, il compte trois nouvelles citations.
1927 / 1929 - Le chef de bataillon de Lattre est élève à l'école de guerre
En 1927, il épouse Simone Calary de Lamazière, avec laquelle il a un fils, né en 1928.
1932 / 1935 - Le lieutenant-colonel de Lattre sert à l'état-major du général Weygand
Pendant ces trois années passées auprès du général Weygand, alors vice-président du Conseil supérieur de la Guerre, puis du général Georges, de Lattre est chargé du "Plan" et des "Relations avec l'étranger". Il suit alors l'évolution de la politique étrangère, ainsi que certaines questions de politique intérieure affectant les budgets militaires.
1935 / 1937 - Le colonel de Lattre commande le 151e régiment d'infanterie à Metz
1938 - De Lattre est élève au Centre des hautes études militaires (CHEM)
Mars 1939 - Promu au grade de général de brigade, de Lattre devient le plus jeune général de France.
II - De Lattre pendant la Seconde Guerre mondiale : ne pas subir l'Allemagne nazie et libérer la France
1939 - Début de la Seconde Guerre mondiale
Le 3 septembre 1939, la France et le Royaume-Uni (les Alliés) déclarent la guerre à l'Allemagne, en réponse à l'invasion de la Pologne par les troupes d'Hitler.
Le général de Lattre est alors chef d'état-major de la 5e Armée, l'armée d'Alsace.
En janvier 1940, de Lattre commande la 14e division d'infanterie. Au cours des combats de mai et juin, cette division se distingue à Rethel, où elle repousse par trois fois les troupes allemandes qui tentent de franchir l'Aisne, avant de se replier en menant des combats retardateurs sur la Marne et la Loire.
Le 22 juin 1940 - Le gouvernement Pétain signe l'armistice
Les forces armées françaises sont démobilisées et désarmées, la France n'étant plus autorisée qu'à conserver les troupes nécessaires au maintien de l'ordre intérieur.
Dans ce climat de défaite, de Lattre veut rendre l'espoir aux jeunes Français, leur redonner confiance. Il se consacre à la formation des cadres de l'armée, en s'inspirant de sa devise : "Ne pas subir".
À Opme près de Clermont-Ferrand, à Salammbô en Tunisie ou à Carnon près de Montpellier, le général de Lattre oeuvre à la remise sur pied des troupes françaises, en vue d'une reprise des combats aux côtés des Alliés.
1942 - De Lattre est emprisonné pour avoir résisté à l'entrée des Allemands en zone libre
Le 11 novembre 1942, lorsque les Allemands pénètrent en zone libre, de Lattre donne à ses troupes l'ordre de sortir de leurs garnisons et de résister.
Arrêté, il est incarcéré à la Maison centrale d'arrêt de Toulouse, puis au fort Montluc, à Lyon.
1943 - De Lattre s'évade et rejoint la France Libre à Londres, puis à Alger
Le 9 janvier 1943, de Lattre est condamné à dix ans de prison pour abandon de poste par le Tribunal d'État (juridiction d'exception sans appel).
Le 2 février, de Lattre est transféré à Riom.
Dans la nuit du 2 au 3 septembre, de Lattre s'évade de Riom, avec l'aide de sa femme et de leur fils, Bernard. Après s'être caché pendant un mois en Auvergne, de Lattre gagne la région de Mâcon, puis il rejoint Londres à la mi-octobre.
Le 20 décembre 1943, de Lattre arrive à Alger, devenue capitale de la France Libre. Le général de Gaulle lui confie la formation et le commandement de l'armée B, dont les cadres s'entraînent à l'école de Douera.
1944 - De Lattre et son armée libèrent la France, de la Provence au Rhin
En juin, l'armée du général de Lattre, venue d'Afrique et d'Italie, est victorieuse à l'île d'Elbe.
En août, elle débarque en Provence aux côtés des Alliés (opération "Dragoon"). Elle a pour mission de s'emparer de Toulon et de Marseille qui, selon le "planning" américain, doivent être prises les 4 et 24 septembre. Devançant les prévisions, l'armée B libère Toulon et Marseille, les 27 et 28 août.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Août 1944, le général de Lattre et ses hommes s'apprêtent à débarquer en Provence.
Le 3 septembre 1944, l'armée du général de Lattre entre à Lyon, après avoir remonté la vallée du Rhône, puis elle libère Mâcon, Autun, Dijon, où de Lattre fait jonction avec la 2e division blindée (la 2e DB) et remporte sa plus belle victoire : "l'amalgame" de l'Armée d'Afrique avec les Forces françaises de l'intérieur (l'intégration au sein de l'armée "régulière" des unités de résistants).
Le 19 novembre, l'armée du général de Lattre, devenue la 1re Armée française, atteint le Rhin, première de toutes les armées alliées. Avec la reconquête de Belfort, Mulhouse, Strasbourg et Colmar, s'achève la libération totale de la France.
1945 - Fin de la Seconde Guerre mondiale
Le 31 mars, les troupes du général de Lattre passent le Rhin de vive force. Elles atteignent Karlsruhe et Stuttgart, franchissent le Danube et poussent jusqu'à Ulm, tandis que d'autres éléments longent la frontière suisse de Bâle à Constance, jusqu'au col de l'Arlberg.
Le 9 mai 1945 - Aux côtés des Alliés, le général de Lattre signe à Berlin, au nom de la France, l'acte de capitulation de l'Allemagne nazie.
ORDRE DU JOUR N° 9
Officiers, Sous-officiers, Caporaux et Soldats
de la Première Armée Française
Le jour de la Victoire est arrivé
À Berlin, j'ai la fierté de signer au nom de la France, en votre nom, l'acte solennel de la capitulation de l'Allemagne.
Dignes de la confiance de notre Chef Suprême, le Général de Gaulle, libérateur de notre Pays, vous avez, par vos efforts, votre ferveur, votre héroïsme, rendu à la Patrie son rang et sa grandeur.
Fraternellement unis aux soldats de la Résistance, côte à côte avec nos camarades alliés, vous avez taillé en pièces l'ennemi, partout où vous l'avez rencontré.
Vos drapeaux flottent au coeur de l'Allemagne.
Vos victoires marquent les étapes de la Résurrection Française.
De toute mon âme, je vous dis ma gratitude. Vous avez droit à la fierté de vous-mêmes comme à celle de vos exploits.
Gardons pieusement la mémoire de nos morts. Généreux compagnons tombés au Champ d'Honneur, ils ont rejoint dans le sacrifice et la gloire, pour la Rédemption de la France, nos fusillés et nos martyrs.
Célébrons votre victoire : victoire de Mai, victoire radieuse de printemps qui redonne à la France la Jeunesse, la Force et l'Espoir.
Soldats vainqueurs, vos enfants apprendront la nouvelle épopée que vous doit la Patrie.
Berlin, le 9 mai 1945
Le Général d'Armée DE LATTRE DE TASSIGNY,
Commandant en Chef la 1re Armée Française
J. DE LATTRE
III - De Lattre après la Seconde Guerre mondiale : l'Indochine, dernière mission du futur maréchal de France
1945 / 1947 - De Lattre est nommé inspecteur général et chef d'état-major général de l'armée de terre.
1948 / 1950 - De Lattre est, auprès du maréchal Montgomery, le premier commandant supérieur des Forces terrestres de l'Europe occidentale.
1950 / 1952 - De Lattre est nommé commandant en chef en Extrême-Orient.
Le 6 décembre 1950, de Lattre est nommé haut-commissaire en Indochine et commandant en chef en Extrême-Orient, afin de trouver une issue à la guerre qui oppose les Français au Viêt-minh depuis 1946.
De Lattre rétablit la situation au Tonkin par les victoires de Vinh Yen et de Mao Khé, redonne confiance à tous, encourage et développe l'armée vietnamienne.
Le 30 mai 1951, son fils unique, Bernard, est tué à Ninh Binh, à la tête d'un escadron vietnamien du 1er Chasseurs.
Après avoir effectué plusieurs missions à Washington, Londres et Rome, de Lattre repart pour le Vietnam, bien que déjà malade.
Il rentre en France pour présenter, au Haut Conseil de l'Union française pour les États associés (Vietnam, Cambodge, Laos), un bilan de la situation en Indochine.
1952 - Le 11 janvier, mort du général de Lattre de Tassigny, à Paris.
Quatre jours plus tard, lors de ses funérailles, le général de Lattre est élevé, à titre posthume, à la dignité de maréchal de France.
Ses décorations:
• Grand Croix de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944
• Médaille Militaire
• Croix de Guerre 14/18 (8 citations)
• Croix de Guerre 39/45
• Croix de Guerre des T.O.E. (3 citations)
• Médaille des Evadés
• Médaille d'Or de l'Education Physique
• Médaille d'Or de la Santé Publique
• Military Cross (GB)
• King Cross of the Bath (GB)
• Distinguished Service Medal (USA)
• Legion of Merit (USA)
• Ordre de Souvarov (URSS)
• Grand Croix de l'Ordre de Léopold (Belgique)
• Croix de Guerre Belge
• Grand Croix du Lion Blanc (Tchécoslovaquie)
• Croix de Guerre (Tchécoslovaquie)
• Grand Croix de l'Ordre de Saint Olaf (Norvège)
• Grand Croix de l'Ordre d'Orange Nassau (Hollande)
• Virtuti Militari (Pologne)
• Grand Croix de l'Ordre Royal du Dannebrog (Danemark)
• Commandeur de l'Ordre du Mérite Brésilien
• Grand Croix Libertador San Martin (Argentine)
• Mérite Militaire avec agrafe blanche (Cuba)
• Mérite Militaire (Mexique)
• Grand Croix du Mérite Militaire (Chili)
• Grand Croix de l'Ordre Royal du Cambodge
• Grand Croix de l'Ordre National du Vietnam
• Grand Croix de l'Ordre du Million d'Eléphants (Laos)
• Grand Croix du Parasol Blanc (Laos)
• Mérite Chérifien (Maroc)
• Grand Croix du Ouissam Alaouite (Maroc)
• Grand Croix de l'Ordre du Sang (Tunisie)
• Grand Croix de l'Etoile Noire (Bénin)