Il a commencé son discours en rendant hommage aux vingt-deux soldats français "tués au combat ou morts en service commandé" en 2010 en rappelant qu'ils avaient droit à "l'émotion, l'admiration, la gratitude de la nation". Il y a également associé les blessés, en soulignant qu'un "effort majeur" a été engagé pour que les combattants puissent bénéficier de protections balistiques individuelles, de blindages, ainsi que d'une "chaîne médicale performante". Il a également précisé : "On ne devient pas soldat par hasard." Il avait auparavant affirmé : "Vous avez fait le choix de ce métier pour son intensité. Vous ne serez pas déçus" en 2011, année durant laquelle les armées seront "très sollicitées".
Le président n'a livré aucun argument nouveau sur l'Afghanistan : "Laisser l'Afghanistan aux mains des talibans serait admettre l'existence d'un sanctuaire pour les terroristes, un sanctuaire qui n'aurait d'autre but que d'exporter le totalitarisme religieux et à partir duquel nos compatriotes seraient directement menacés. (...) En Afghanistan, 4.000 soldats français sont engagés aux côtés de nos alliés. Leur mission sera achevée lorsque les autorités afghanes seront en mesure d'assurer seules la sécurité de leur pays, permettant à un Afghanistan stable et en paix de rejoindre la communauté internationale. (...) Le transfert progressif des responsabilités opérationnelles aux forces afghanes est amorcé."
"Vos efforts ne sont pas vains"
Aux militaires qui lui faisaient face, Nicolas Sarkozy a martelé : "Peu à peu, avec méthode et obstination, nos forces réduisent sur le terrain l'initiative de l'adversaire et rendent chaque jour un peu plus probable le retour à une vie normale pour les Afghans. Il ne peut y avoir de résultats spectaculaires, de bataille décisive. La construction de la paix résulte d'une action quotidienne dans la durée. Elle exige de la patience, de la persévérance et du courage. Je l'affirme avec force. Là-bas, ce qui se joue, c'est la sécurité du monde et par conséquent des Français ici en France." Et de conclure sur ce point : "Vos efforts ne sont pas vains."
Quant aux 900 soldats français présents en Côte d'Ivoire dans le cadre de l'opération Licorne, ils "n'ont pas vocation à s'ingérer dans les affaires intérieures de la Côte d'Ivoire. Ils agissent en vertu d'un mandat des Nations unies". Là encore, le message n'est pas nouveau : "Le président de la Côte d'Ivoire s'appelle M. Alassane Ouattara. Il a été choisi par les Ivoiriens. (...) Nul n'a le droit de bafouer sa décision et de compromettre ainsi le retour à la paix et à la sécurité auxquelles tous les habitants de la Côte d'Ivoire ont droit."
Tout en s'exprimant au sein des armées, sur une base militaire, devant tout le haut état-major français et le ministre de la Défense Alain Juppé, le président de la République a insisté sur le fait qu'il suit "personnellement et en temps réel la situation sur place" et reste "très attentif à la sécurité de nos compatriotes", mais pour lancer aussitôt un appel à la raison : " Les États africains sont jeunes encore. Ils construisent chacun, dans le contexte qui est le leur, une vie démocratique. Et la première exigence d'une vie démocratique, c'est le respect du suffrage universel. (...) C'est bien la raison pour laquelle la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) aussi bien que l'Union africaine comme les Nations unies tiennent tant au respect de la volonté du peuple ivoirien."
JEAN GUISNEL (Le Point.fr)
Amicalement