l'hymne des troupe de marine
Ce chant devenu traditionnel dans l'armée française a
été créé en 1896. Ses paroles ont été écrites par le général Frey, qui
commandait alors la 3e Brigade d'Infanterie de Marine à Rochefort
(Charente Maritime). Il a été mis en musique par Paul Cappé, chef de
fanfare du 3e R.I.Ma., en garnison lui aussi à Rochefort. Très vite, il
est devenu le chant de ralliement des troupes de marine (devenues
troupes coloniales en 1900), dont il rappelle l'histoire récente et les
missions, non sans accents revanchards.
Un remarquable témoin de la mentalité des Coloniaux à la veille de la Grande Guerre...
***** Dans la bataille ou la tempête,
Au refrain de mâles chansons,
Notre âme, au danger toujours prête,
Brave la foudre et les canons.
Hommes de fer que rien ne lasse,
Nous regardons la mort en face,
Dans l'orage qui gronde ou le rude combat
Ah ! Ah !
Refrain (bis) :
Pour faire un soldat de marine,
Il faut avoir dans la poitrine
Le cœur d'un matelot et celui d'un soldat
Sois fier, soldat de Marine,
La victoire aime tes clairons
Et ton front bruni qui s'illumine
L'éclat des grandes actions,
Du Bosphore à la Martinique
Du Sénégal à la Baltique
On voit de ton drapeau resplendir les couleurs.
Ah ! Ah !
Refrain (bis) :
La gloire t'a pris sous son aile,
Car, à l'honneur toujours fidèle,
Tu meurs en combattant ou tu reviens vainqueur.
Quand la Prusse, inondant la France
Sur nous déchaînait ses fureurs,
A ses balles comme à ses lances,
Nous avons opposé nos cœurs.
Car quand rugissait la bataille,
Nos fronts meurtris par la mitraille,
Sanglants mais indomptés, défiaient nos vainqueurs.
Ah ! Ah !
Refrain (bis) :
A Bazeilles, La Cluze et Neuville,
En combattant cent contre mille,
Le succès nous trahit, mais nous gardions l'honneur.
Souvent, sous la zone torride,
La dent du tigre ou du lion,
La fièvre ou la balle homicide
Vient décimer nos bataillons.
Alors, vers la Mère-Patrie,
On voit, crispés par l'agonie,
Dans un suprême effort, nos regards se tourner.
Ah ! Ah !
Refrain (bis) :
Et notre regret unanime,
Chère France, ô pays sublime !
C'est de n'avoir pour toi qu'une vie à donner.
En Crimée, à chaque bataille,
Nous avons nous aussi pris part.
De Malakoff, sous la mitraille,
Nous escaladions les remparts.
A l'aspect de notre uniforme,
Que la poudre ou le fer déforme,
L'ennemi, pâlissant, bien des fois recula.
Ah ! Ah !
Refrain (bis) :
Et, sur notre front qui rayonne,
On peut voir la triple couronne
Des lauriers de Podor, d'Inkermann et d'Alma !
Un jour viendra, chère espérance,
Où l'ardent appel des clairons
Fera surgir, pour notre France,
Des vengeurs... et nous en serons.
Alors pour nous, oh ! quelles fêtes !
Nous donnerons des sœurs cadettes
Aux victoires d'Iéna, d'Auerstedt, de Stettin.
Ah ! Ah !
Refrain (bis) :
Oui nous aimons les saintes guerres.
Car le sang des héros, nos Pères,
Dans nos veines en feu, ne coule pas en vain.
Sans cesse prêts à tout combattre,
Vaillants soldats de nos grands ports,
Non, rien ne saurait vous abattre,
Vous qui ne comptez point vos morts !
Grâce à vos brillantes attaques,
Vous réduisez Chinois, Canaques,
A vous Madagascar, l'Annam et le Tonkin !
Ah ! Ah !
Refrain (bis) :
Aussi, le Ciel, sous sa coupole
Inscrit encore cette auréole :
Song-tay, Nouméa, Tamatave, Pékin !
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