Marsouins de France et d'outre-mer
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Marsouins de France et d'outre-mer

Ce forum est dédié à tous les marsouins de France et d'Outre-mer, pour se retrouver, quelque soit le régiment duquel ils sont issus. Infanterie, Bigor, Cavalerie, parachutiste. et à tous nos frères d'armes.
 
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 les blessés témoignent. L'embuscade du 18 août

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AuteurMessage
bruno
Admin
bruno


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MessageSujet: les blessés témoignent. L'embuscade du 18 août   les blessés témoignent. L'embuscade du 18 août I_icon_minitimeJeu 8 Avr - 17:20

bonjour les marsouins

un témoignage très émouvant respect a ces marsouins parachutiste. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

les blessés témoignent. L'embuscade du 18 août

Ce que racontent les paras rescapés révèle une succession d'actes
individuels de courage. Leur professionnalisme a permis de limiter les
pertes et d'infliger des coups terribles aux insurgés.
Lundi 18 août, 9 heures. Une colonne blindée d'une centaine d'hommes
est formée. Elle est composée de deux sections françaises embarquées
sur VAB (véhicule de l'avant blindé), deux sections de
l'armée afghane formées par les Français, douze hommes des forces
spéciales américaines, dont une équipe de guidage aérien. Estimation du
renseignement militaire : « La menace a jusqu'alors été
le fait d'individus ou de petits groupes commettant des actions
isolées... L'insurrection n'y a jamais démontré la capacité ou
l'intention de réaliser des actions coordonnées d'ampleur
significative. »

13 heures. Carmin 2, commandée par l'adjudant Gaëtan Évrard, arrive à
Sper Kunday. L'objectif est un col qui culmine à 2 000 mètres, dominé
par des crêtes aux pentes abruptes. La route se
transforme en piste, les blindés doivent stopper, il faut poursuivre
à pied.

Les VAB et leurs mitrailleuses de 12,7 millimètres se placent dans
l'axe du col, situé à 1 500 mètres du village. L'adjudant donne ses
ordres. L'ascension commence.

Adjudant Gaëtan Évrard
34 ans, chef de section, dix-sept ans de service


« Je passe en colonne dès que le sentier serpente. Vu le barda, la
progression est lente. Il fait chaud. J'ordonne aux chefs de groupe
d'accélérer. » Les hommes portent chacun six chargeurs à 25
cartouches et le lourd gilet pare-balles. Un para est victime d'un
coup de chaleur. Il reste en arrière avec l'infirmier, un caporal-chef
du 2e régiment étranger de parachutistes. « Je demande
aux tireurs d'élite de me renseigner sur ce qu'ils voient vers
l'avant. Rien à signaler, répondent-ils, en précisant que le premier
groupe est à 100 mètres du col. »

13 h 45, heure H. Dans le dernier lacet, l'enfer se déclenche. En
une seconde, l'air est saturé de détonations, de rafales et
d'explosions. C'est une embuscade. Les réflexes jouent
instantanément. « Tout le monde se jette derrière les maigres
rochers qui jalonnent la pente. La position est précaire, la section est
étalée sur plus de 100 mètres, de bas en haut. Un feu
intense laboure la pente pendant près d'un quart d'heure. » Les
paras se fondent aux rochers pour éviter les balles. « J'ai tout de
suite le contact radio avec le groupe de devant. J'apprends que
mon adjoint est blessé, avec deux autres gars. »

Le bruit est assourdissant. Les impacts au sol soulèvent une
poussière étouffante. « J'essaie de m'abriter derrière un gros rocher
avec cinq paras, dont le radio et le tireur d'élite. D'autres
sont à quelques mètres mais pas visibles. » Le sol est haché par la
mitraille. Il est impossible d'aller chercher les blessés. « Un de mes
chefs de groupe arrive pourtant à me rejoindre. Il est
tout blanc, il titube, une balle dans le ventre. On l'allonge, on
lui enlève son pare-balles, son casque et on lui met un pansement
compressif. Des tirs se déclenchent des crêtes de gauche et de
droite. Nous sommes pris entre deux feux. »

Les paras ripostent du mieux possible mais sans voir les
assaillants. Les rochers fracassés se transforment en autant d'éclats. «
J'ai le visage en sang, d'autres sont criblés aux jambes, aux
bras. Le tireur d'élite réussit à abattre plusieurs silhouettes,
furtivement aperçues sur la ligne de crête. Plus haut, on entend des
rafales de Famas. » C'est la preuve que la section réagit.
Les paras se battent. Et bien.

D'en bas, les mitrailleuses des VAB crachent bandes sur bandes pour
contenir les talibans et permettre à la section de se dégager. Par deux,
par trois ou seuls, les paras isolés entre les rochers
se défendent. Ils rendent coup pour coup, alors que les talibans
tentent de se rapprocher. « Le sergent Cazzaro me crie que l'ennemi est
au plus près. Je perds la liaison avec la section du RMT
au village mais je joins le capitaine à Tora. » Évrard réussira à
maintenir la liaison radio : « Mon capitaine, dépêchez-vous ! Personne
n'est plus en mesure de m'appuyer... Je suis fixé par des
feux nourris. C'est Bazeilles ici, mon capitaine. C'est Bazeilles ! »

H + 25 minutes. Évrard a fait une demande d'appui aérien. Dix
minutes plus tard, les avions A10 américains sont sur la zone.
L'imbrication des combattants est telle qu'ils renoncent à tirer.
C'est ce que les talibans cherchaient. Au même moment, un groupement
renforcé quitte Tora.

Évrard est blessé. « J'ai senti un choc à l'épaule mais j'ai
toujours pu utiliser ma main. Je sentais un picotement mais je n'ai pas
regardé tellement on nous tirait dessus. » Originaire des
Ardennes, dur au mal, le sous-officier est tout entier à son
commandement, sous le feu ennemi. « En fait, j'ai compris que j'étais
vraiment bien touché quand on a pu se dégager. »

Les tirs deviennent de plus en plus précis. « Nous nous sommes
resserrés car les balles tapaient très près. Ce n'était plus des rafales
mais des tirs de précision. J'ai vu un taleb tué par mon
tireur d'élite. Le gars a glissé le long d'un rocher, son fusil de
sniper a suivi. »

Le poste radio est resté à découvert. Évrard tient le combiné mais
le fil est trop tendu. L'opérateur est occupé à sauver le chef de groupe
blessé. Il alterne désespérément le bouche-à-bouche et
un massage cardiaque. Une balle lui traverse la main. Il se redresse
et montre sa main à Évrard. Le sang coule. « Putain, mon adjudant... »
Évrard gronde : « Attends, tu crois quoi ? Continue le
massage. On verra ta blessure après ! Il m'a regardé avec cet air
que je lui connaissais bien, cette grimace comique d'étonnement qu'il me
faisait chaque fois que je l'engueulais ou qu'il en
bavait au stage commando. »

La radio est toujours à découvert. Les impacts de balles se
rapprochent dangereusement. L'opérateur s'en aperçoit : « Mon adjudant,
je vais chercher la radio. » Il fonce sous le feu et revient
avec le poste. « Il le pose sur mes genoux, sous des tirs redoublés.
Les balles claquent tout près. Alors... il s'est mis devant moi, comme
pour me protéger. Il m'a regardé. C'est à ce moment-là
qu'il a été mortellement touché. Je n'oublierai jamais sa grimace et
son petit sourire. » Ce sacrifice symbolise la formidable cohésion de
Carmin 2.

La position est intenable. Pour couvrir l'adjudant qui parvient à
descendre un peu, les paras organisent une boule de feu en vidant leurs
chargeurs vers la crête. Le tireur d'élite resté près du
rocher pour protéger le départ de ses copains est tué. Avant de
mourir, il aura le temps de murmurer : « J'en ai descendu huit... huit
». Évrard se retrouve près d'un autre para, resté avec
l'infirmier légionnaire qui a le genou fracassé. Dans le civil, le
caporal-chef du 2e Rep avait déjà sauvé deux personnes. Il sera retrouvé
mort, après avoir réussi à mettre à couvert trois de
ses camarades.

H + 2 heures et 5 minutes. Carmin 2 a commencé à se replier, appuyée
par des hélicoptères et A10 américains. L'appui va durer une heure.
Évrard arrive à rejoindre les blindés.

20 heures : la nuit est tombée. Les renforts venus de Kaboul sont
arrivés. Quelques paras réussissent à se dégager. D'autres restent entre
les rochers, à faire le coup de feu, seuls dans la nuit.
« On économisait les cartouches car on se battait depuis près de
huit heures ! Nous avions perdu toute notion du temps, saoulés par les
tirs... ».


H + 8 heures 15, Sper Kunday est sécurisé. Les premiers corps sont
relevés sur les pentes. Le col sera repris au lever du jour et les
accrochages se poursuivront jusque vers 12 heures, ce 19
août. Les combats ont duré près de vingt heures. Près de 80 rebelles
seront tués.

Pendant toute la durée de l'engagement, l'adjudant Évrard, blessé, a
pu garder le contact radio avec son capitaine et avec ses hommes qui
contenaient les talibans près du col. Il a su aussi
diriger le tir des mitrailleuses lourdes du sergent Andrieux, 600
mètres plus bas. Tous disent : « On a fait comme on l'a appris à
l'instruction ! »

Sergent Romain Andrieux
23 ans, chef du groupe appuis, trois ans de service

Ses quatre VAB déployés près du village, leurs mitrailleuses de 12,7
pointées vers le col, Andrieux fournit le premier appui feu. « J'ai
désigné les secteurs de tirs à chacun de façon à couvrir
l'ensemble des points hauts. » Il observe à la jumelle. « On voyait
la section progresser par les lacets. Ça montait raide. Le feu s'est
déclenché d'un coup. J'ai aussitôt fait riposter. »

Les premiers tirs viennent du col mais les VAB d'Andrieux sont aussi
pris à partie. « Les balles s'écrasent au sol et sur les blindés. Une
roquette antichar venue de la droite passe au-dessus de
nos têtes et explose un peu plus loin. En haut, la fusillade monte
en intensité. D'autres roquettes sont tirées mais sans dommage. J'ai
assez vite le contact radio avec l'adjudant Évrard, pour
qu'il dirige mes tirs. Même à la jumelle, je ne vois pas les talebs.
»

Le sergent fait tirer toutes ses pièces. Les rafales de 12,7
balaient les crêtes. Pour les talibans, Andrieux est un objectif de
choix. « Mes tireurs à la mitrailleuse sont obligés de se poster
sur la tourelle ouverte, la tête et les épaules exposées. Mes
pilotes sont à terre, plaqués aux blindés. Ils ripostent au Famas, mais
sans grande efficacité à cause de la distance. On ne pouvait
pas rester longtemps à la même place car les impacts se
rapprochaient dangereusement. Ils sont vite passés aux tirs de
précision. »

Les impacts soulèvent des nuages de poussière. « Le plus inquiétant,
ce sont les balles qui frappent le blindage et ricochent en miaulant
dans tous les sens. Les tirs ne se sont jamais arrêtés.
Quand ça tirait de la gauche, on basculait du côté droit des VAB et
inversement. Une balle m'a traversé la jambe de pantalon, une autre a
coupé la mentonnière du casque de Gil. »

Les réserves de bandes de mitrailleuses diminuent. Il faut aller en
chercher, mais à découvert, au VAB resté en protection arrière. Un
Hummer américain s'approche, riposte et donne des caisses de
cartouches aux Français. « Vu qu'on tirait beaucoup, il fallait
souvent changer les caissons sur le toit des VAB. Les pilotes montaient
pour le faire, sans hésitation. Ils comprenaient l'ordre,
même si ça tirait plus dès qu'ils se montraient. On pensait surtout
aux copains restés là-haut. »

Au crépuscule, Andrieux est informé par radio qu'Évrard et quelques
blessés arrivent vers lui. « On tente d'aller à leur rencontre mais il
nous est impossible de dépasser la dernière maison du
village : les tirs se concentraient sur nous. On a fait alors une
boule de feu en tirant de toutes nos armes pour leur permettre de
traverser le découvert et d'embarquer dans les VAB. On n'avait
pratiquement plus de munitions de 12,7. J'avais gardé une
demi-bande. Au cas où... »




Première classe Philippe Gros
20 ans, radio-tireur, quinze mois de service

Anglophone, Gros assure la liaison avec l'interprète afghan qui
accompagne le chef de section. « Au déclenchement du feu, je suis un peu
en arrière de l'adjudant, avec son adjoint. Nous remontons
aussitôt à son niveau pour nous abriter derrière un gros rocher,
autour de l'adjudant, pour le protéger. Lui avait son combat à mener,
nous le nôtre. »

Réflexes professionnels instantanés : les paras protègent leur chef
qui rend compte et coordonne la manœuvre. Ils se répartissent les
secteurs de tir. « On n'a pas riposté immédiatement pour
éviter les tirs fratricides : les autres groupes étaient entre nous
et le col. On ne voyait rien, même pas les copains à quelques mètres.
Trop de poussière. En revanche, les talebs devaient bien
nous voir car leurs balles tapaient très près. Ils nous arrosaient
méchant, avec des fusils de sniper Dragunov. »

Un gradé quitte le rocher pour se renseigner sur la situation vers
le col. « Il redéboule quelques minutes plus tard. Au moment d'atteindre
notre abri précaire, il est touché au ventre, sous le
gilet pare-balles. On lui prodigue les premiers soins. » L'adjoint
part à son tour pour tenter de dégager les paras coincés plus haut. « Je
ne l'ai pas vu revenir... »

Le radio continue son massage cardiaque au blessé mais les coups se
rapprochent. « Les talebs changent de place et nous débordent par la
droite. Le blessé est touché une seconde puis une
troisième fois. Je n'avais pas vu que l'adjudant était lui aussi
blessé mais on ne voulait pas l'emmerder avec ça : il avait autre chose à
faire. Le capitaine demandait des comptes-rendus pour
pouvoir agir. »

L'opérateur radio décide de faire écran de son corps devant Évrard.
Il est touché. Le coin devient intenable. « Il fallait partir mais
chaque tentative provoquait une volée de balles. On est
resté à trois pour permettre à l'adjudant de partir. Il était la
pièce maîtresse, il fallait qu'il dégage pour garder le contact radio.
Un autre copain est tombé. Il s'est recroquevillé sur le
sol. J'ai voulu foncer pour le mettre à l'abri mais c'était
impossible, le sol était criblé d'impacts devant moi. On s'est retrouvés
bloqués avec Dussaing et Marchand, obligés d'attendre la nuit.
»

Le petit groupe va s'esquiver en rampant le long des murettes. «
Marchand est blessé, l'épaule démise. Il ne peut pas ramper. Il demande
qu'on le laisse sur place mais on ne veut pas
l'abandonner. » La nuit commence à tomber. « Avec l'obscurité, on
s'est dit qu'on allait pouvoir se tirer mais les talebs ont commencé à
descendre vers nous. Marchand balance une grenade qui en
couche quatre ou cinq. » Ils sont repérés, les tirs reprennent. « Je
me suis alors déporté en rampant pour les prendre à revers. Dussaing
lance une grenade pour les obliger à changer de place.
J'en ai vu quatre et j'ai réussi à en avoir deux au Famas. On en a
entendu deux autres parler au talkie-walkie. Après une nouvelle grenade,
plus rien ! On s'est dit : ils sont "caisse", faut y
aller ! »

Au même moment, surgit un avion A10 américain qui lâche une rafale
d'obus de 30 millimètres, juste au-dessus d'eux. « On a voulu profiter
de la poussière pour se dégager. » Les deux paras
s'enfoncent dans la nuit, par bonds successifs, en évitant la piste
matraquée par les tirs. Ils tombent sur un VAB dans un fossé. « En
l'ouvrant, on trouve Hamada. Le caporal a le bras
sérieusement abîmé. L'habitacle est couvert de sang. Il s'était posé
un garrot mais mal. Je le lui refais correctement. On essaie de sortir
le VAB du fossé. Impossible. On reprend le chemin de
l'arrière. » Avant de quitter les lieux, les paras ont la présence
d'esprit de « péter ce qu'il faut » pour que rien d'intéressant ne tombe
aux mains des talibans. « Plus tard, on a su le nombre
de tués chez nous... Mais on sait qu'en face, on en a couché plein. »



Première classe Vincent Paul
20 ans, tireur d'élite, quinze mois de service

Paul a remplacé le para victime d'un coup de chaleur dans le groupe
de tête. Il se retrouve donc au plus près des insurgés, sur le col. «
Dès les premiers tirs, on s'est plaqué contre la murette
de pierres. On était cinq, recroquevillés au maximum, cernés par les
impacts. Les balles tapaient à vingt centimètres de nos pieds. On a
riposté mais on ne voyait rien. Notre copain qui marchait
en tête de la section, plus haut, était blessé mais hors de vue. »

Les talibans sont très proches. « Mon voisin me dit qu'il a repéré
une tête entre des cailloux. Dans la lunette de mon fusil, j'aperçois
une petite meurtrière faite de pierres plates. Derrière,
une ombre qui bouge. Je tire, hausse 600, mais sans voir l'impact.
Je corrige : 400 mètres, paf ! Je tape dedans. Tout le monde tirait,
Hamada a balancé une grenade à fusil. On ne pouvait se
montrer que quelques secondes à découvert car, en face, ils nous
alignaient vite. C'est au bout d'une heure et demie qu'on a vraiment
ramassé. »

Les talibans tentent de prendre les paras en enfilade par la droite.
« En trois secondes, tout le monde a été touché. Les blessés
gémissaient en essayant de se faire le plus petit possible. Le
seul salut était de passer la murette. On a tous plongé en paquet et
on s'est abrité derrière deux gros rochers. Le caporal-chef Grégoire a
fait une piqûre de morphine à Weatheane. Les autres se
soignaient comme ils pouvaient. »

Les balles ricochent, les valides ripostent sans arrêt. « On était
huit, trop nombreux derrière ces rochers. Il fallait dégager de là. Le
sergent est parti avec un autre pour essayer de rejoindre
l'adjudant. Avec Weatheane et Garabedian, on a rejoint un petit
talweg qui semblait mener au village. On a progressé par bonds, car on
était tiré tout le temps. Le caporal-chef avait le bras en
bouillie, il souffrait beaucoup. »

Le combat ne faiblit pas : explosions, rafales, fumées, poussière,
toute la montée vers le col est sous le feu, les VAB en appui aussi. Les
mitrailleuses françaises arrosent quand même les
crêtes. « J'ai vu des A10 arriver de la vallée et remonter la pente à
basse altitude, en tirant sur les insurgés mais juste dans notre axe.
Il faisait sombre, j'avais peur qu'ils nous touchent.
J'ai pris une petite lampe et lancé plusieurs SOS : trois points,
trois traits, trois points. À un moment, l'avion est passé en latéral.
J'ai vu la silhouette du pilote. Il m'a fait des signaux
avec une lumière rouge. Il avait compris. » Soulagement.

Il faut continuer à descendre. À l'approche de la première maison,
Paul voit des silhouettes. « À la forme des casques, j'ai compris que
c'était des Français. "Eh les gars, c'est moi, Paul !" Ils
se sont aussitôt postés. J'ai répété plusieurs fois mon nom, puis on
m'a répondu : "Carmin 2 ?" Je me suis approché et j'ai reconnu le
lieutenant de Carmin 3. » Grâce à Paul, le caporal-chef
blessé sera récupéré, d'autres renseignements seront fournis.

Durement éprouvée, Carmin 2 a été rapatriée à Castres. Pour la
relève, les volontaires du 8e RPIMa ont été très nombreux. La 1re
section de la 3e compagnie a été désignée. Commandée aussi par un
adjudant, un "fils du 8", arrivé simple parachutiste en 1990, cette
section est maintenant à Kaboul. La mission continue pour ce régiment
soudé comme jamais par l'épreuve.



Enquête de Jacques Antoine

Nota Ces témoignages ont été expurgés de tout renseignement
exploitable par les talibans. Par respect pour les familles, certains
noms et incidents n'ont pas été reportés. Cette enquête exclusive
a été conduite en partenariat avec "le Journal d'ici",
l'hebdomadaire de Castres.
source:
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