Les unités professionnelles françaises dans l'opération
Alors qu'à cette époque l'armée française est presqu'uniquement
formée de personnels appelés (non professionnels), l'intervention est
majoritairement menée par les rares unités professionnelles de la 9°
Division d'Infanterie de Marine (anciennement 9e division d'infanterie coloniale et nommée aujourd'hui 9e brigade légère blindée de marine) : le 3e régiment d'infanterie de marine au complet , une batterie du 11e régiment d'artillerie de marine, un escadron du Régiment d'infanterie-chars de marine auxquels s'ajoutent un escadron du 1er régiment étranger de cavalerie. Deux unités de la 11°Division parachutiste (nommée aujourd'hui la 11e brigade parachutiste), le 2e REP et le 35°RAP (35e régiment d'artillerie parachutiste) sont partiellement mises en alerte pour intervenir, elles aussi, au Tchad. Deux compagnies du 2e REP et une compagnie motorisée du 1er régiment étranger (1er RE) regroupées en un EMT sont également envoyées au Tchad. La Marine Nationale participe à l'opération avec un avion Breguet Atlantic
(chargé de renseigner le commandement sur les mouvements des bandes
rebelles) et des commandos-marine chargés principalement de la
protection de l'aéroport de N'Djaména. L'Armée de l'air engagera huit
avions jaguar (voir SEPECAT Jaguar) dans l'opération, ainsi que plusieurs Transall.
Un détachement d'assistance militaire (DAMi) arrive d'abord pour
renforcer les personnels de l'Infanterie de Marine qui sont en séjour
d'AMT (aide militaire technique) dans l'armée tchadienne. Le 1/1er REC à 3 pelotons de combat équipés d'AML, 1 peloton de commandement et 1 peloton porté (escadron sous les ordres du capitaine Yvanoff), est envoyé le 20 avril. Il est rejoint par le 2e escadron du régiment d’infanterie de chars de marine (RICM).
Les premiers accrochages, auxquels participe également la 1°batterie du 35°RAP, se font à Salal.
Après la mise en fuite de la bande rebelle, le matériel qu'elle a
laissé sur place est récupéré. Les 18 et 19 mai, le 1er régiment
d'infanterie tchadien basé à Mongo, encadré par ses instructeurs du
DAMi, se porte au secours des gendarmes qui sont encerclés au siège de
la gendarmerie tchadienne à Ati.
L'escadron du 1er REC basé à Moussoro se met en route mais ne peut rejoindre la zone des combats. La 3°Compagnie du 3e régiment d'infanterie de marine basée à Mongo aborde ATI et est prise à partie par des feux nourris d'une extrême violence. L’aviation est demandée et les jaguars
interviennent. Le lendemain un demi peloton du REC arrive sur les lieux
pour participer à l’assaut. Le 20 mai, une seconde attaque des jaguars entame les défenses des rebelles. Ati est reprise et les rebelles s'enfuient de la ville pour se regrouper à Djedda, 45 Km plus au Nord d’où ils tenteront de prendre la ville.
Le 31 mai, la bataille de Djedda, 45km au Nord d'Ati, est une
initiative française pour neutraliser une bande importante qui fait
peser une grave menace sur la ville-préfecture d'Ati. L'attaque est
conduite par le 3e régiment d'infanterie de marine avec deux compagnies appuyées par un escadron du 1er régiment étranger de cavalerie, une batterie du 11e régiment d'artillerie de marine et une patrouille d'avions jaguar. Le Frolinat est déterminé, ouvrant d'abord le feu sur les unités d'assaut françaises puis envoyant un missile Sam 7
et des rafales de kalachnikov et mitrailleuse AA sur un jaguar. Le
missile manque sa cible mais l'appareil est abattu par une rafale de
mitrailleuse. Il faudra 6 heures d'intense combat pour qu'il se termine
par une lourde défaite du FROLINAT. Celui-ci ne reprendra ses attaques
que dix mois plus tard (bataille d'Abéché le 5 mars 1979 : 3e régiment d'infanterie de marine, Régiment d'infanterie-chars de marine, 11e régiment d'artillerie de marine).
Les unités professionnelles françaises se relayent au Tchad jusqu'à mai 1980, date à laquelle l'opération "Tacaud" prend fin.
Cette opération entraîne ensuite la décision d'amplifier la professionnalisation de l'armée française.!
Sources
* Service Historique de la Défense
Liens externes
- Témoignage du capitaine Yves Cadiou qui commandait la 1re compagnie du 3e RIMa
et de plusieurs de ses camarades : reproduction intégrale d'un livre de
150 pages qui inclut 34 photos et plusieurs liens externes relatifs à
cette opération, préfacé par le général d'armée Bruno Cuche, CEMAT :http://operationtacaud.wordpress.com
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Ce document provient de «
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]